Le Journal de Quebec

Des chercheurs vont étudier des cadavres

- LOUIS CLOUTIER

Une expérience universita­ire plutôt macabre va être conduite dans le parc industriel de Bécancour : la décomposit­ion de corps humains à l’extérieur.

Sur un site de 30 mètres sur 30 dans la partie sud du parc industriel, on en disposera une dizaine à la fois dans ce qui sera un laboratoir­e à ciel ouvert sur une période, pour chacun, pouvant atteindre trois ans.

Le site sera clôturé et surveillé par caméras. Les dépouilles seront protégées pour les soustraire à l’action d’animaux sauvages.

L’expérience est menée par le départemen­t de la criminalis­tique de l’université du Québec à Trois-rivières (UQTR).

NOMBREUX DONATEURS

« On va tester différente­s périodes de l’année. Vous comprenez bien que les modificati­ons sont différente­s en plein hiver qu’en plein été. Donc tout dépend du moment où ça a été déposé », a expliqué Frank Crispino professeur en criminalis­tique.

Le fruit de la recherche sera utile pour des enquêtes policières futures portant sur des homicides ou sur des corps ayant séjourné pour une période plus ou moins longue dans la nature.

« C’est très audacieux d’aborder ces sujets-là sous cet angle-là qui n’est pas un angle qui est habituel alors qu’on pense souvent que la mort est quelque chose de tabou », a concédé Daniel Mcmahon, recteur de L’UQTR.

Les dépouilles seront celles de gens ayant permis qu’à leur décès leur corps serve à la science. Malgré le caractère très différent de cette expérience, beaucoup de donateurs futurs ont déjà signé le formulaire d’autorisati­on. Au décès toutefois L’UQTR contactera la famille pour valider l’assentimen­t.

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