La Banque d’infrastructure a contrevenu à la loi
La Banque d’infrastructure du Canada créée par le gouvernement Trudeau viole la loi en offrant de piètres services en français, conclut un rapport d’enquête dont Le Journal a obtenu copie.
Pire, l’institution fédérale située à Toronto n’a pas rectifié la situation depuis l’intervention du Commissaire aux langues officielles Raymond Théberge, a-t-on constaté.
Dans un rapport préliminaire, le commissaire fait état de nombreuses lacunes concernant le français au sein de la BIC, installée à Toronto depuis son inauguration, en début d’année.
AUCUNE POLITIQUE
La BIC compte seulement deux employés francophones sur 10, et elle ne dispose d’aucune politique ou de procédures pour évaluer les compétences en français de son personnel.
Le rapport note que la BIC « reconnaît l’existence de lacunes en matière de capacité et de ressources pour répondre immédiatement aux questions du public dans la langue de leur choix ».
Mais le commissaire Théberge n’en démord pas. Les services doivent être livrés « simultanément et dans une qualité égale », ce qui n’est pas le cas.
Le Journal a de nouveau tenté l’expérience hier. Le résultat a été mitigé. « Good morning, Canada Infrastructure Bank, bonjour », a dit la réceptionniste, une anglophone. Il a ensuite fallu répéter quatre fois notre demande de nous adresser à la personne chargée des relations avec les médias.
« Je ne suis pas certaine que la BIC comprenne bien ses obligations linguistiques », déplore Chantal Carey, l’une des citoyennes ayant porté plainte au commissaire. « “Good morning, Canada Infrastructure Bank, Bonjour”, ce n’est pas un service en français. »
Le député conservateur québécois Alupa Clark déplore lui aussi la situation. « Avec près de 100000 francophones à Toronto, on ne va pas nous faire croire qu’ils ne sont pas capables de trouver du personnel bilingue. Le gouvernement Trudeau ne fait rien pour rectifier la situation. »