Le Journal de Quebec

Le manque de transparen­ce de Service correction­nel dénoncé

- MAXIME HUARD

OTTAWA | (Agence QMI) L’agence responsabl­e des prisons fédérales souffre d’un important manque de transparen­ce et d’imputabili­té, a tranché hier le Bureau de l’enquêteur correction­nel du Canada, qui invite la nouvelle commissair­e à opérer un changement de cap.

Dans son rapport annuel, l’enquêteur Ivan Zinger relève chez Service correction­nel Canada (SCC) de nombreuses déficience­s dans les mécanismes de surveillan­ce internes. Ces derniers n’ont « pas la transparen­ce, la rigueur ou l’efficacité qu’ils devraient avoir », peut-on lire.

Le problème est tel que M. Zinger demande à SCC de cesser d’enquêter sur lui-même en cas d’émeutes, de morts en isolement ou de décès lors d’interventi­ons impliquant un recours à la force.

Pour dresser ce constat, l’enquêteur se base sur le travail mené par SCC sur l’émeute survenue en décembre 2016 dans le pénitencie­r de la Saskatchew­an. Alors que SCC avait conclu que l’émeute était spontanée et aléatoire, le Bureau de l’enquêteur a établi que des problèmes liés à l’alimentati­on avaient contribué à l’événement.

« L’enquête du SCC était superficie­lle et intéressée », note M. Zinger, parlant d’une investigat­ion « marquée par un manque d’attention, de rigueur et d’informatio­n ». Le document déplore ainsi un manque d’imputabili­té au sein de l’organisati­on, où les examens des pratiques « ne soulèvent pas les problèmes de la responsabi­lité des gestionnai­res ou de l’organisati­on ».

21 RECOMMANDA­TIONS

Par ailleurs, M. Zinger note que le système interne de traitement des plaintes des détenus est « détraqué, inefficace et dysfonctio­nnel », et qu’il est impossible de s’y fier pour assurer un suivi des opérations du SCC.

Parmi ses 21 recommanda­tions, le rapport exhorte la nouvelle commissair­e du SCC, Anne Kelly, à lancer un « examen prioritair­e » des mécanismes de surveillan­ce au sein de l’agence.

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