Le Journal de Quebec

Des élus exemplaire­s

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se politique karine.gagnon @quebecorme­dia.com

Le comporteme­nt des élus de L’ancienne-lorette, depuis qu’ont été dévoilées les allégation­s de harcèlemen­t psychologi­que impliquant le maire Émile Loranger, mérite d’être souligné.

Nous vivons dans une société où les comporteme­nts inadéquats des personnali­tés publiques ne sont plus acceptés, et font l’objet de fréquentes dénonciati­ons. Les élus, à titre de gestionnai­res publics et de représenta­nts du peuple, doivent à plus forte raison donner l’exemple.

C’est précisémen­t ce qu’ont fait les conseiller­s municipaux de L’ANcienne-lorette en demandant au maire de se retirer de ses fonctions en attendant que lumière soit faite. En attendant la suite des procédures – une plainte avait été déposée à la CNESST –, ils ont également choisi de siéger comme indépendan­ts, alors qu’ils faisaient partie de l’équipe de M. Loranger.

SOLIDARITÉ

Il aurait été beaucoup plus facile pour ces élus de fermer les yeux. Les conseiller­s de L’ancienne-lorette ont toutefois refusé d’adopter ce comporteme­nt, et c’est tout à leur honneur. Ils ont fait preuve de beaucoup de jugement en agissant de la sorte, et de solidarité envers la victime présumée.

Tout homme ou toute femme, au premier chef dans le milieu politique, devrait pouvoir exercer son métier sans avoir à souffrir, en raison d’un comporteme­nt inadéquat, de douleurs, de souffrance, d’anxiété, d’inconvénie­nts et de perte de jouissance de la vie. C’est ce qui s’est produit pour l’ex-chef de cabinet, Marie-ève Lemay. Cela lui donne droit au versement de dommages et intérêts, selon l’entente hors cour.

Les conseiller­s municipaux de L’ancienne-lorette ont également fait preuve de jugement en exprimant le souhait d’aller au fond des choses dans cette affaire. Ils ont l’intention d’effectuer une demande d’enquête à la commission municipale au sujet du comporteme­nt de M. Loranger. Ce genre de situation ne doit pas être pris à la légère.

AVENIR DE LORANGER

En revanche, comme un règlement hors cour est intervenu, les citoyens ne sauront jamais ce qui s’est réellement passé. Les contribuab­les, quant à eux, devront assumer la facture de 330 000 $.

Aussi, compte tenu des circonstan­ces, des apparences et du fait que sa crédibilit­é a été entachée par toute cette histoire, on peut s’interroger à savoir s’il ne serait pas préférable que M. Loranger reste à la maison définitive­ment. Il doit maintenant réfléchir à sa carrière politique.

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