Un sénateur veut faire taire une femme qui l’accuse
Le sénateur Pierre-hugues Boisvenu poursuit une femme pour 250 000 $ après que celle-ci eut porté plainte à la police et au Sénat. Elle allègue que le sénateur a posé des gestes sexuels à son endroit.
Sylvia Ribeyro, 52 ans, a écrit plusieurs textes sur internet où elle disait qu’un sénateur « avait posé des gestes sexuels envers elle », comme on peut le lire dans l’injonction déposée par le sénateur à l’endroit de Mme Ribeyro, le 19 octobre dernier.
Mme Ribeyro a porté plainte à la police, mais il n’y a jamais eu d’accusation à l’endroit du sénateur.
Dans ses écrits, elle n’a jamais nommé directement M. Boisvenu. Le sénateur soutient cependant que les informations étaient assez précises pour qu’on l’identifie.
Depuis qu’elle a reçu la poursuite, Mme Ribeyro a retiré ses écrits, qui étaient en ligne depuis environ un an. Elle soutient l’avoir fait pour ne pas perdre sa maison.
Mais le sénateur entend continuer son action judiciaire puisqu’il soutient, par la voix de son avocate Marie-sophie Demers, que ce litige constitue un risque réel et important d’atteinte à l’intégrité psychologique et à sa vie privée.
TRIBUNAL
Le sénateur Boisvenu lui réclame 250 000 $ pour des dommages compensatoires, pour troubles, ennuis et inconvénients, ainsi que pour des dommages punitifs.
Il avait également demandé une ordonnance de non-publication à la cour, mais le juge Benoît Moore l’a rejetée, ce qui permet au Journal de divulguer l’histoire.
La demande d’injonction provisoire a également été rejetée par le juge.
DROIT DES ENFANTS
Mme Ribeyro et M. Boisvenu se sont connus en 2012, pour discuter des droits des enfants agressés et assassinés.
Puis, en 2014, elle a lancé une pétition en ligne. Pour la promouvoir et pour parler du droit des victimes, elle a convoqué les médias à une conférence de presse.
Lors de cet événement, elle était accompagnée du sénateur Boisvenu, de Me Luc Bellemare et de Marie-paule Mcinnis, dont l’ex-conjoint a assassiné ses deux enfants avant de s’enlever la vie. Malgré la mise en demeure qu’elle avait reçue et cette injonction, elle ne regrette pas les propos publiés sur internet.
Les deux parties retourneront à la cour, le 27 novembre, pour la suite du dossier.