Trump durcit le ton envers l’immigration
Le président veut déployer 15 000 soldats à la frontière
WASHINGTON | (AFP) Le président américain Donald Trump s’est envolé hier pour la Floride, où il doit faire campagne, après avoir encore durci son discours sur l’immigration en évoquant l’envoi de 15 000 soldats à la frontière avec le Mexique, soit l’équivalent du nombre de troupes déployées en Afghanistan.
« C’est un groupe de gens dangereux », a lancé M. Trump, évoquant les “caravanes” rassemblant quelque 6000 personnes fuyant la pauvreté et la violence en Amérique centrale, et qui se dirigent vers la frontière américaine.
« Ils ne rentreront pas dans notre pays », a-t-il martelé à six jours d’élections législatives cruciales pour la deuxième partie de son mandat. « Notre armée est déployée. Nous avons environ 5000 soldats et nous irons jusqu’à 10 000 ou 15 000 », a-t-il ajouté.
À ce jour, le Pentagone a autorisé le déploiement de quelque 5200 soldats à la frontière entre les États-unis et le Mexique. Cette opération, baptisée “Patriote fidèle”, doit permettre de renforcer les postes-frontières du Texas à la Californie, et apporter un soutien logistique aux agents du service des douanes et de la protection des frontières (CBP) sur d’autres zones moins bien protégées.
« INVASION »
Le 45e président des États-unis, qui est allé jusqu’à évoquer une « invasion » de migrants, joue-t-il avec la peur pour des raisons purement électorales ? « Pas du tout, l’immigration est un sujet très important », a-t-il répondu.
M. Trump a, ces derniers jours, fait l’objet de vives critiques pour n’avoir pas trouvé un ton rassembleur dans un pays en quête d’unité après la tuerie antisémite de Pittsburgh.
S’il a brièvement adopté une posture présidentielle mardi lors de sa visite de la synagogue meurtrie avec la Première dame Melania, il a une nouvelle fois basculé hier dans une rhétorique agressive, déplorant, dans un tweet où il n’évoque à aucun moment les victimes, la couverture médiatique dont il a fait l’objet.