Le Journal de Quebec

L’ex-chef de cabinet du maire de L’ancienne-lorette brise le silence

Marie-ève Lemay lance un message aux femmes pour les encourager à dénoncer

- JEAN-LUC LAVALLÉE

L’ancienne directrice de cabinet du maire Émile Loranger, qui a porté plainte contre lui pour harcèlemen­t psychologi­que, encourage les femmes à dénoncer.

Dans un texte publié sur sa page Facebook, hier, Marie-ève Lemay a brisé le silence pour la première fois sur cette affaire qui a défrayé la chronique pendant plusieurs mois à L’ancienne-lorette.

Elle espère enfin tirer un trait sur cet épisode douloureux, refaire sa vie et dénicher un nouvel emploi.

« J’ai toujours beaucoup tenu à ce que ma vie privée demeure privée. Aujourd’hui, toutefois, c’est différent. Je veux et je peux envisager de commencer à tourner la page sur un passage de ma vie qui aura sans contredit laissé des cicatrices. Parce que j’ai dénoncé », a-t-elle rédigé.

L’ex-conjointe d’éric Caire a accepté, cette semaine, de retirer sa plainte et de mettre fin au litige en échange d’une somme de 196 000 $ de la Ville. Elle a également rompu son lien d’emploi.

« J’ai eu à faire des choix en pensant à mon avenir, mais surtout à celui de mes enfants », exprime-t-elle, ajoutant qu’elle a aussi pensé aux Lorettains qu’elle a servis durant huit ans, « dans la recherche du meilleur dénouement possible ».

PARCOURS DU COMBATTANT

Mme Lemay rappelle qu’elle est liée par une entente de confidenti­alité concernant les gestes reprochés à son ancien patron.

Limitée dans ce qu’elle peut dire, elle affirme néanmoins avoir traversé « un véritable parcours du combattant » depuis son arrêt de travail, en février.

« On ne peut véritablem­ent jamais sortir gagnant d’une telle situation, peu importe les montants en cause. On ne peut qu’espérer que les blessures guériront avec le temps ».

Rappelons que le maire n’a jamais admis une quelconque responsabi­lité dans cette affaire. Mme Lemay invite malgré cela les femmes à dénoncer.

« Mesdames, faisons-le pour nous, mais aussi pour les génération­s de femmes à venir. Beaucoup de chemin a été parcouru, mais il reste beaucoup à faire. »

MANQUEMENT­S À L’ÉTHIQUE

Le conseil municipal a salué le « courage » de Mme Lemay dans un communiqué en fin de journée et a rappelé son intention de porter plainte à la Commission municipale du Québec au sujet de M. Loranger.

« Puisque le processus de médiation ne constitue pas une enquête sur les comporteme­nts dénoncés et que les élus sont d’avis que plusieurs manquement­s au Code d’éthique et de déontologi­e de la Ville ont été commis, ils ont la ferme intention de mener ce dossier jusqu’au bout ».

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ÉMILE LORANGER Maire de L’ancienne-lorette

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