Étudier la faune tout près du pôle Nord
L’UQAR présente sur le site habité le plus au nord
RIMOUSKI | L’université du Québec à Rimouski a maintenant un pied-à-terre dans le lieu habité en permanence le plus au nord de la planète, où les scientifiques sont dépaysés par le froid et les hivers sans soleil.
Les chercheurs ont l’impression d’être sur une autre planète. L’hiver sans soleil dure pratiquement six mois, mais l’été, c’est l’inverse.
« Il y a du soleil en permanence et ça nous donne une énergie supplémentaire. Parfois, il est minuit et on ne se rend pas compte du moment de la journée », raconte Audrey Le Pogam, étudiante en biologie à L’UQAR, qui s’y est rendue le printemps et l’été derniers.
SIGNAUX D’ALARME
Le laboratoire se trouvait auparavant au campus de Rimouski, dans le Bas-saint-Laurent. Il a été déménagé sur le site de la station Alert de la Défense nationale, à 800 kilomètres seulement du pôle Nord.
L’hiver est long et le mercure descend à -40 °C, mais des animaux y vivent à l’année.
On y trouve des lièvres, loups, caribous, renards et boeufs musqués. Les chercheurs veulent savoir comment ils fonctionnent dans ces conditions. Les effets des changements climatiques sont aussi étudiés.
« Les premiers signaux d’alarme viennent du nord. Les gens nous posent beaucoup de questions sur la façon dont l’environnement évolue dans le nord et c’est ce genre de connaissances que l’on va ramener », dit le professeur Dominique Berteaux.
Sur place, chacun a sa chambre et est nourri à la cafétéria.
« Quand on regarde par la fenêtre, on a l’impression d’être sur Mars. Mais en même temps, on peut commander sur Amazon et la semaine suivante, l’avion nous l’apporte », dit Dominique Berteaux.
Les sorties sur le terrain sont toutefois exigeantes. Il y a une part de risques avec la présence d’ours ou le fait qu’une simple blessure peut devenir grave, malgré la présence d’un médecin.
Les scientifiques y allaient déjà de façon ponctuelle depuis 2015 pour étudier les oiseaux, avec l’approbation d’environnement Canada.
Cette année toutefois, L’UQAR a créé un partenariat avec la Défense nationale. Celle-ci a besoin de nouvelles connaissances sur les espèces en danger pour orienter ses actions sur place.