Le projet de loi sur la laïcité attendra 2019
François Legault vise un dépôt le printemps prochain
Après avoir promis d’agir rapidement pour bannir les signes religieux chez les employés de l’état en position d’autorité, François Legault préfère maintenant attendre le printemps avant de déposer un projet de loi en la matière.
« Je pense que ce sera trop court pour le faire avant Noël. On va le déposer probablement au printemps », a indiqué le premier ministre caquiste, lorsque questionné à ce sujet lors d’un point de presse avec le maire de Québec, Régis Labeaume, hier après-midi.
En procédant ainsi, François Legault évitera vraisemblablement que le débat sur la laïcité monopolise les échanges pendant les deux seules semaines au cours desquelles l’assemblée nationale siégera d’ici Noël.
En entrevue avec notre Bureau parlementaire, il y a deux semaines, le ministre de l’immigration, Simon Jolin-barrette, avait laissé entendre que son gouvernement procéderait rapidement avec une véritable loi sur la laïcité. Il avait entre autres fait valoir que la position de la CAQ, celle de bannir le port de signes religieux pour les personnes en position d’autorité, comme les enseignants, les policiers, les juges et les gardiens de prison, reflète « le consensus de la société québécoise ».
EN HAUT LIEU
M. Legault avait envoyé un signal similaire, la semaine dernière, lors d’un point de presse en marge d’une rencontre avec la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Signe d’un certain empressement, M. Legault a aussi récemment fait savoir que c’est en haut lieu, soit au sein de son propre ministère, celui du Conseil exécutif, que sera élaborée la pièce législative visant à interdire le port de signes religieux chez les employés de l’état en position d’autorité. M. Jolin-barrette doit tout de même en assurer la supervision en sa qualité de leader parlementaire.
La semaine dernière, M. Legault avait réitéré son intention d’aller de l’avant rapidement avec ce projet de loi. Il avait toutefois jeté du lest en ce qui a trait au tchador. « Pour l’instant, ce n’est pas notre priorité », avait laissé tomber M. Legault, à propos du voile qui recouvre tout le corps à l’exception d’une partie du visage.