Le Journal de Quebec

Porte ouverte

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se politique karine.gagnon @quebecorme­dia.com

Les gens ont l’habitude de dire, dans les milieux d’affaires et politiques de Québec, qu’il faudrait être un peu fou – ou manquer de jugement politique – pour se présenter contre Régis Labeaume. Mais ça vient de changer, selon ce sondage Léger/ Journal de Québec.

Bien que le maire Labeaume soit toujours bien en selle, c’est la première fois que la porte s’ouvre sur un véritable désir de changement à la tête de la Ville de Québec depuis son arrivée en 2007.

Plusieurs noms ont circulé ces dernières années quant à savoir qui pourrait éventuelle­ment être intéressé – ou posséder le bagage et l’envergure – à succéder à M. Labeaume à la mairie de Québec. Aucune de ces personnali­tés n’a toutefois encore osé faire le pas, en raison du contexte.

L’actuel chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, a d’ailleurs tenté de faire du chemin lors des dernières élections sur le supposé « vent de changement ». Avec pour résultat qu’il est passé à un cheveu de ne pas être élu, et ne peut compter que sur un seul membre de son équipe au conseil municipal.

Le maire et sa grosse machine politique prennent beaucoup de place. M. Labeaume a toujours obtenu beaucoup d’appuis dans l’urne et les gens manifesten­t en majorité de la satisfacti­on pour son travail. Christian Bourque estime qu’ils étaient si élevés en fait qu’on pouvait presque parler d’une « anomalie » en politique, tant il est rare de rallier autant.

Même aujourd’hui, comme le relevait M. Bourque, les résultats obtenus par M. Labeaume feraient l’envie de tous les politicien­s, d’autant plus après bientôt 11 ans à la tête de la Ville.

Rappelons aussi qu’à Québec, la population n’a jamais montré la porte à un ou une mairesse depuis Joseph-ernest Grégoire, en 1936. Il existe, certes, une tendance de longue date, mais rien n’indique qu’elle ne puisse être renversée.

MANQUE D’OPTIONS

Par ailleurs, les résultats du sondage montrent que le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, n’attire pas davantage que les opposants habituels du maire depuis 11 ans. Il peine toujours à se faire connaître et apprécier d’une majorité de gens.

M. Gosselin aurait avantage à présenter davantage sa vision pour la Ville, qui ne peut tenir quasiment exclusivem­ent que sur un troisième lien, dont les avantages se dessinent plutôt pour la rive sud.

Il reste encore trois ans avant les prochaines élections municipale­s, ce qui représente une éternité en politique. En somme, les paris sont ouverts.

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