Un couple d’aînés dit qu’il ne pouvait pas sortir
Les propriétaires les auraient séquestrés pendant quatre années en verrouillant la porte de leur logement
TROIS-RIVIÈRES | Un couple d’aînés dit avoir été séquestré sur une période de quatre ans dans son logement situé au sous-sol d’une résidence de la Mauricie. Ils affirment que les propriétaires les ont également extorqués et violentés.
Cette sordide histoire d’abus envers un couple dans la soixantaine a été mise au jour grâce à la patience des policiers. Ils ont gagné la confiance des victimes présumées grâce à une « tierce partie » sur une période d’un an. Le couple, dont on doit taire l’identité en raison d’une ordonnance de la cour, aurait finalement accepté de porter plainte récemment.
Ce qui a mené à l’arrestation de Guy Boileau, 55 ans, et Marie-jeanne Côté, 54 ans, tous deux impliqués dans l’univers de la musique country.
L’histoire commence en 2010 à Rimouski. Côté animait une émission de musique écoutée par les victimes présumées. Ils se seraient mis à s’écrire sur internet et sont devenus amis.
Côté est ensuite tombée amoureuse de Boileau, qui demeurait à Trois-rivières. Elle aurait emménagé chez lui en 2014. Les plaignants l’ont suivie et ont déménagé au sous-sol de la résidence de la rue des Pics-bois.
CONTRÔLE PSYCHOLOGIQUE
La lune de miel aurait toutefois été de courte durée. Le couple Côté-boileau aurait pris petit à petit le contrôle psychologique sur leurs locataires.
La police indique qu’ils auraient supervisé leurs entrées d’argent et qu’ils auraient mis des verrous extérieurs sur les portes pour les empêcher de sortir.
« À certains moments, ils pouvaient aller vaquer à des occupations aux alentours. Mais lorsqu’ils revenaient, ils pouvaient ne pas pouvoir sortir pendant deux ou trois jours », indique Luc Mongrain, de la police de Trois-rivières.
Boileau est notamment animateur dans une radio country. Il a accepté de parler au Journal après avoir été libéré sous conditions hier. Il nie tout.
« Je pense que c’est de la vengeance, parce que j’ai mis le monsieur dehors au mois de juin », a-t-il dit ( voir autre texte).
Les voisins n’ont rien remarqué d’anormal. Ils voyaient les victimes présumées de temps en temps et avaient des relations cordiales avec les accusés.
« Lui est une drôle de personne. Il est bizarre un peu dans sa façon d’être, mais il n’avait pas l’air méchant », dit Patrick Newburry.
DÈS 2017
En novembre dernier, la police a reçu un appel anonyme soulignant que des gens ne pouvaient pas quitter une résidence en raison de verrous extérieurs.
Elle a alors rencontré les deux victimes alléguées, mais elles n’ont pas porté plainte. Il n’y avait pas de signes clairs de maltraitance à ce moment-là, selon la police.
La femme est partie à la suite d’une chute dans un escalier, en août 2017, et l’homme est parti de lui-même en juin dernier. Ils ont finalement porté plainte.
« C’est sûr que des fois, on se chicanait. Des choses normales, on était une famille. Il n’y a pas eu de menaces de mort, rien de ça. » « Je les ai comme pris en pitié. Ils faisaient pitié. » – Guy Boileau
Guy Boileau et Marie-jeanne Côté sont accusés de séquestration, extorsion, menaces de mort et voies de fait. Ils ont pu reprendre leur liberté. Ils reviendront en cour le 13 décembre.