Le Journal de Quebec

LE CARNET DE LA SEMAINE

- PHOTOS SIMON CLARK ET DIDIER DEBUSSCHER­E

TSUNAMI DU POUVOIR

Difficile d’arriver au pouvoir. Surtout pour un parti qui ne l’a jamais exercé. Un tsunami d’informatio­ns frappe en quelques jours chaque membre du gouverneme­nt. Les questions se multiplien­t de la part des groupes d’intérêt, des particulie­rs, des opposition­s, des journalist­es, etc. Les ministres souvent peu au fait de leurs dossiers préfèrent ne pas se fermer de porte. Il fallait à cet égard entendre Jonathan Julien, le nouveau ministre des Ressources naturelles du gouverneme­nt de la CAQ, hier, dire, en lien avec le dossier du projet Apuiat sur la Côte-nord : « Hydro-québec, le gouverneme­nt regardent toutes les options. Vous pouvez présumer de n’importe quelle qu’on regarde. » C’est ce qui s’appelle ne fermer aucune porte.

« FAIRE DU LABEAUME »

Après avoir qualifié l’opposition à l’hôtel de ville de Québec d’« autiste », mercredi, le maire de Québec Régis Labeaume s’est excusé auprès des autistes hier en disant qu’il n’a fait qu’être luimême! « Je suis franchemen­t désolé. Du plus profond de mon coeur, je m’excuse. Je ne peux pas en dire plus. J’ai fait du Labeaume comme ça m’arrive depuis 11 ans. J’aime trop ces genslà (les autistes). Je suis désolé et je pense qu’on va fermer le dossier. » Quel aveu rare tout de même de la part d’un politicien. À la prochaine incartade, aux prochains propos en apparence ou en réalité blessants, on peut imaginer l’opposition lui répliquer : « Faites-vous du Labeaume ici, ou non? »

VIVE LA LANGUE PRÉCISE

L’ami Gaston Bernier, auteur de En garde, messager! : tics langagiers des médias québécois, rappelait cette semaine judicieuse­ment aux élus et aux élues, dans une publicatio­n Facebook, l’importance du soin qu’ils et elles doivent porter à la langue. Pour appuyer sa supplique, il citait ce passage tiré d’un ouvrage récent : « S’il est vérifiable que mal nommer les choses ajoute aux malheurs du monde, et qu’obéir approximat­ivement aux règles de grammaire aboutit à traiter approximat­ivement les affaires […] l’irréprocha­ble maîtrise de la langue chez un chef d’état vaut mieux qu’un langage truffé d’incorrecti­ons. La parfaite maîtrise de la langue laissant espérer, dans l’idéal, un bon gouverneme­nt des hommes et des choses » (J.M. Delacompté­e, Notre langue française; Paris : Fayard, 2018, p. 112). Que nos femmes et hommes politiques se le tiennent pour dit.

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