LE CARNET DE LA SEMAINE
TSUNAMI DU POUVOIR
Difficile d’arriver au pouvoir. Surtout pour un parti qui ne l’a jamais exercé. Un tsunami d’informations frappe en quelques jours chaque membre du gouvernement. Les questions se multiplient de la part des groupes d’intérêt, des particuliers, des oppositions, des journalistes, etc. Les ministres souvent peu au fait de leurs dossiers préfèrent ne pas se fermer de porte. Il fallait à cet égard entendre Jonathan Julien, le nouveau ministre des Ressources naturelles du gouvernement de la CAQ, hier, dire, en lien avec le dossier du projet Apuiat sur la Côte-nord : « Hydro-québec, le gouvernement regardent toutes les options. Vous pouvez présumer de n’importe quelle qu’on regarde. » C’est ce qui s’appelle ne fermer aucune porte.
« FAIRE DU LABEAUME »
Après avoir qualifié l’opposition à l’hôtel de ville de Québec d’« autiste », mercredi, le maire de Québec Régis Labeaume s’est excusé auprès des autistes hier en disant qu’il n’a fait qu’être luimême! « Je suis franchement désolé. Du plus profond de mon coeur, je m’excuse. Je ne peux pas en dire plus. J’ai fait du Labeaume comme ça m’arrive depuis 11 ans. J’aime trop ces genslà (les autistes). Je suis désolé et je pense qu’on va fermer le dossier. » Quel aveu rare tout de même de la part d’un politicien. À la prochaine incartade, aux prochains propos en apparence ou en réalité blessants, on peut imaginer l’opposition lui répliquer : « Faites-vous du Labeaume ici, ou non? »
VIVE LA LANGUE PRÉCISE
L’ami Gaston Bernier, auteur de En garde, messager! : tics langagiers des médias québécois, rappelait cette semaine judicieusement aux élus et aux élues, dans une publication Facebook, l’importance du soin qu’ils et elles doivent porter à la langue. Pour appuyer sa supplique, il citait ce passage tiré d’un ouvrage récent : « S’il est vérifiable que mal nommer les choses ajoute aux malheurs du monde, et qu’obéir approximativement aux règles de grammaire aboutit à traiter approximativement les affaires […] l’irréprochable maîtrise de la langue chez un chef d’état vaut mieux qu’un langage truffé d’incorrections. La parfaite maîtrise de la langue laissant espérer, dans l’idéal, un bon gouvernement des hommes et des choses » (J.M. Delacomptée, Notre langue française; Paris : Fayard, 2018, p. 112). Que nos femmes et hommes politiques se le tiennent pour dit.