Les profs du cégep Garneau n’ont pas l’intention de se taire
Mise en demeure du Séminaire des Pères Maristes
Des enseignants du cégep Garneau n’ont pas l’intention de se taire après avoir reçu une mise en demeure du Séminaire des Pères Maristes, qui accusent deux de leurs collègues de nuire à sa réputation.
Cette école secondaire privée de Québec a récemment fait parvenir au cégep Garneau une mise en demeure pour forcer la direction à faire taire deux de ses enseignants.
Ariane Boivin, une professeure de psychologie, est intervenue publiquement l’été dernier pour dénoncer la décision du séminaire de réintégrer des élèves qui aurait diffusé des photos à caractère sexuel de camarades de classe.
PÉTITION
Elle est l’instigatrice d’une pétition qui a circulé à ce sujet.
Le deuxième enseignant visé par la mise en demeure est un enseignant de philosophie qui a demandé à ses étudiants, dans le cadre d’un cours d’éthique, si la direction du séminaire devait ou non réintégrer les élèves visés par l’enquête policière en cours dans cette affaire. Les étudiants devaient prendre position sur la question dans un texte argumentatif.
LIBERTÉ ACADÉMIQUE
Le Syndicat des professeurs du Cégep Garneau a dénoncé haut et fort vendredi cette attaque contre la liberté académique des enseignants.
« C’est un cas assez inusité », affirme son président, François Chassé. Ce dernier encourage ses membres à parler librement et à continuer d’aborder des questions d’actualité dans leurs cours.
C’est bien ce que compte faire Ariane Boivin, qui n’a pas l’intention de se taire. « Mon objectif n’a jamais été de nuire à la réputation de l’école. Mes interventions visaient la gestion de la direction dans cette affairelà, avec l’intention de protéger les jeunes filles », atelle expliqué au Journal.
Elle craint toutefois que cette riposte ait des effets pervers, puisque des gens pourraient désormais y penser à deux fois avant d’intervenir sur la place publique.
« Ça peut avoir un effet insidieux », dénoncetelle.
Au Séminaire des Pères Maristes, la direction a indiqué ne pas avoir de commentaires à formuler puisque le dossier est clos depuis plusieurs semaines.