C’est quoi l’char d’l’année ?
En 2018, l’automobile est en plein changement. Et si certains constructeurs ne semblent pas être au courant, d’autres emboîtent le pas de belle façon.
Motor Trend, J.D. Power, Consumers Guide, le Guide de l’auto. Towutes ces publications, comme des centaines d’autres, s’efforcent chaque année de nommer la voiture de l’année.
Au cours des dernières semaines, plusieurs dizaines de journalistes canadiens et américains se sont rassemblés lors d’événements organisés par l’industrie afin de mettre ou remettre à l’essai certains des véhicules susceptibles de remporter la palme. Selon l’organisme, les façons de faire et les formules de votation diffèrent. Or, l’objectif demeure le même. Nommer un grand gagnant. Un défi de taille à une époque où l’automobile peut être perçue de bien des façons.
TENTATIVES DE SÉDUCTION
L’objectif fondamental de remise d’un titre à un véhicule est évidemment de mettre en lumière les efforts d’un manufacturier ayant développé un nouveau produit qui répond en tous points aux besoins et désirs des acheteurs. Or, il faut aussi que ce véhicule innove, séduise, ou encore propose une gamme si complète qu’il puisse rejoindre différents types d’acheteurs.
Avec la permission de l’organisme ou de la publication ayant remis le prix, l’industrie souhaitera par la suite promouvoir ces distinctions et en faire usage sous forme publicitaire. Voilà pourquoi certains manufacturiers redoublent d’efforts afin de bien présenter leurs produits à la presse spécialisée, qui doit évidemment rester neutre malgré de grosses tentatives de séduction. Vous aurez donc compris que, puisque rien n’est parfait en ce bas monde, il est clair qu’un jeu d’enveloppes brunes a parfois eu lieu. Et il suffit d’avoir les deux pieds dans le domaine pour constater que certaines publications nomment année après année les mêmes fabricants.
Le public doit donc prendre certains de ces résultats à la légère et aussi en tirer ses propres conclusions. Par exemple, un choix répété par de multiples publications et organismes serait un signe de la valeur d’un prix. Or, lorsqu’un prix est décerné nommant un véhicule qu’on ne couronne nulle part ailleurs, posez-vous des questions.
COMMENT VOTER ?
En 2018, l’automobile est en plein changement. Et si certains constructeurs ne semblent pas être au courant, d’autres emboîtent le pas de belle façon. J’évoque évidemment des véhicules à énergie alternative, particulièrement des électriques qui, surtout au Québec, gagnent en popularité.
Cette année, plusieurs nouveautés électriques débarquent chez les concessionnaires. La nouvelle Nissan Leaf, le Jaguar I-PACE, le Hyundai Kona ainsi que la Tesla Model 3. Ces véhicules sont tous très en vogue par les temps qui courent, de par leur configuration mécanique. Or, faut-il automatiquement les mettre sur la sellette pour cette raison ? Et, à l’inverse, faut-il punir une voiture à essence traditionnelle uniquement parce qu’elle n’est pas aussi verte ?
Chose certaine, les opinions diffèrent à ce sujet et laissent place à de sérieux débats, parfois enflammés, entre journalistes. De mon côté, il est clair que l’électrique pèse lourd dans la balance. D’une part parce que je vis au Québec où ce type de véhicule se vend plus que partout ailleurs au Canada, et d’autre part parce que je considère que c’est en 2019-2020 que le public réalisera de façon marquée que la fête est terminée. J’exprime bien sûr par là le fait que les acheteurs réaliseront en beaucoup plus grand nombre qu’un véhicule traditionnel qui n’innove pas au chapitre de la consommation énergétique (dans son segment), n’a plus sa place sur le marché. On bannira donc tranquillement ces véhicules inutilement gloutons, technologiquement désuets, pour se tourner vers des modèles qui, qu’importe leur vocation, consomment peu ou pas du tout.
L’ÉLECTRIQUE
L’électrique à tout prix ? Bien sûr que non. En analysant les nouveautés qui débarquent cette année sur le marché, mais aussi parce que 98 % des ventes concernent des véhicules hybrides ou à essence, il est tout simplement impossible de les renier. Des modèles comme le nouvel Acura RDX ou la Mercedes-benz de Classe A auront sans doute un grand impact sur leur marché respectif, innovant à plusieurs niveaux. Même chose pour le nouveau Toyota RAV4, la Genesis G70 ou la Volkswagen Jetta.
L’exercice consiste donc à observer la qualité générale d’un produit, les innovations techniques, son impact sur le marché, quel que soit le type de modèle ou de motorisation. Et à la lumière de cet exercice, mon choix personnel s’arrête cette année sur le Hyundai Kona. Un véhicule qui débarque au bon moment, qui fait tout très bien, qui connaît un succès instantané et qui propose trois choix de motorisations, incluant une version électrique. D’emblée, j’aurais considéré le Kona même si la version électrique n’avait pas existé. Or, puisqu’elle débarque chez les concessionnaires au moment où vous lisez ces lignes et que son rendement comme son autonomie cloue le bec à la compétition, le choix me paraît évident.
Maintenant, s’agit-il de la voiture de l’année ou du camion de l’année ? Voilà un autre débat ! Car même si l’industrie le catégorise comme un VUS, bien malin celui qui saura me convaincre que cette Hyundai Accent haute sur patte est un camion. En terminant, reste à voir si mes collègues votants du NACTOY seront du même avis que moi. Pour le savoir, rendez-vous le 15 janvier à l’ouverture du Salon de Detroit, pour le dévoilement des prix !