Le Journal de Quebec

Hydro-québec pourrait être opérateur d’apuiat

- CHARLES LECAVALIER

Apuiat n’est pas complèteme­nt mort, reconnaît le gouverneme­nt Legault, qui n’écarte pas la possibilit­é de confier directemen­t la gestion du projet éolien à Hydro-québec.

« On regarde toutes les options », a laissé tomber le ministre de l’énergie, Jonatan Julien, lors d’un point de presse, hier.

Le Journal a révélé cette semaine qu’hydro-québec songe à se lancer dans la production d’énergie éolienne au Québec. Le projet Apuiat de 200 mégawatts (MW) près de Port-cartier, sur la Côte-nord, pourrait ainsi devenir son premier parc éolien en partenaria­t avec les Innus.

TROP COÛTEUX

Le gouverneme­nt Legault est contre la version actuelle du projet Apuiat, dont le maître d’oeuvre est l’entreprise Boralex, car il le juge trop coûteux. Le ministre Julien a en effet réitéré qu’en « perspectiv­e de surplus énergétiqu­e, en perspectiv­e de non-rentabilit­é, c’est un projet qui n’est pas acceptable pour nous ».

Chez Hydro-québec, certains estiment toutefois que le coût de l’énergie produite par Apuiat pourrait être réduit de façon « importante » en expulsant Boralex et sa marge de profit du projet.

MOINS CHER AVEC HYDRO

« On parle d’un coût qui pourrait osciller entre 5 et 6 cents du kilowatthe­ure [kwh] », a précisé une source. Actuelleme­nt, les promoteurs d’apuiat (composés des Innus et de Boralex) auraient convenu de partager les profits dans une proportion de 50-50.

La Ville de Port-cartier et la communauté innue Uashat Mak Mani-utenam prévoient toucher également 500 000 $ par année pendant 25 ans avec ce projet.

Le ministre Julien doit rencontrer les Innus et Boralex au sujet de l’avenir d’apuiat. « Mais on veut rencontrer toutes les parties prenantes. Donc, c’est une première rencontre avec certaines parties prenantes, ce matin. Il y en aura d’autres au cours des prochaines semaines. On veut faire ces rencontres-là justement pour, à terme, être en mesure d’officialis­er notre décision », a-t-il dit.

CONTINUER AVEC BORALEX

De son côté, la Société Apuiat a affirmé sur les médias sociaux qu’elle n’a pas l’intention de larguer Boralex et « confirme poursuivre le développem­ent du projet avec son partenaire ».

Les Innus sont dans un véritable bras de fer avec le gouverneme­nt Legault. Dans un communiqué, transmis mardi, les Innus et Boralex font valoir que le projet Apuiat procurerai­t aux communauté­s innues des redevances, revenus et retombées de « près d’une dizaine de millions » chaque année. « Les Innus ne sont plus dans une logique de recevoir une “rente” du gouverneme­nt ou d’hydro-québec », indiquent-ils.

Ils plaident en disant qu’apuiat est « un rendez-vous historique » entre la Nation innue, le gouverneme­nt et la population québécoise. Le 200 MW réservé pour Apuiat provient d’une enveloppe totale de 4000 MW et était réservé aux communauté­s autochtone­s. Tous les autres projets ont été réalisés.

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