Le Journal de Quebec

15 000 travailleu­rs bientôt recherchés en forêt

D’ici cinq ans, de nombreux employés partiront à la retraite.

- SIMON DESSUREAUL­T

SAINT-CALIXTE | L’industrie forestière du Québec craint de ne pas être en mesure de remplacer ses travailleu­rs qui partiront à la retraite.

Un total de 12 000 à 15 000 emplois seront à renouveler d’ici 5 ans dans l’industrie forestière du Québec, selon le Conseil de l’industrie forestière du Québec.

Beaucoup de travailleu­rs ont quitté le domaine en raison des années de restructur­ation de l’industrie à la suite de la crise, il y a une douzaine d’années, explique Annie Beaupré, directrice du Comité sectoriel de main-d’oeuvre en aménagemen­t forestier (CSMOAF).

« On est inquiets parce que l’âge moyen dans l’industrie est très élevé [52-55 ans] et on sait qu’on va devoir faire face aux départs de nombreux travailleu­rs, explique Mme Beaupré. Est-ce qu’on va être capables de remplacer ces travailleu­rs-là, c’est la question qu’on se pose ? »

Mme Beaupré a aussi ajouté que des employeurs ne recevaient parfois pas de CV, même lorsque le poste est affiché pendant quatre mois.

BAISSES D’INSCRIPTIO­NS

La relève ne se bouscule pas aux portes non plus dans les centres de formation en foresterie.

Robert Seuron, directeur adjoint au CFP de Mont-laurier, explique pour sa part que trois DEP de foresterie (sciage, affûtage et classement des bois débités) ne peuvent être dispensés depuis quelques années, faute de clientèle.

« Il y a pourtant quatre scieries à proximité de Mont-laurier et elles fonctionne­nt au ralenti parce qu’il n’y a pas assez de personnel », déplore M. Seuron.

Ce dernier a ajouté qu’il y avait pourtant des listes d’attente de 50 à 100 élèves pour les programmes de foresterie il y a une dizaine d’années. « On manque d’inscriptio­ns et il pourrait entrer beaucoup plus d’élèves », dit-il.

UNE IMAGE À REFAIRE

L’image de l’industrie est l’une des raisons qui expliquent la difficulté à ramener les jeunes dans l’industrie forestière, selon Denis Lebel, le président du Conseil de l’industrie forestière du Québec.

« Il y a des défis au niveau de la perception populaire et de la main-d’oeuvre, mais il faut voir la forêt comme étant le principal outil pour combattre les changement­s climatique­s », a affirmé M. Lebel.

Selon M. Lebel, il est complèteme­nt faux de dire que l’industrie fait de la déforestat­ion et qu’elle ne s’occupe pas de l’environnem­ent.

« Il n’y a pas personne plus qu’un forestier qui veut avoir de la forêt encore dans 15 ans, c’est son gagne-pain, ajoute M. Lebel. Il faut qu’on passe ce message-là. »

Le président a également expliqué qu’un arbre est coupé quand il est mature et que si on ne le coupe pas, on va perdre sa valeur écologique parce qu’il va émettre du carbone.

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PHOTO COURTOISIE – ASSOCIATIO­N FORESTIÈRE DE LANAUDIÈRE. Cour à bois de la Scierie St-michel à Saint-michel-desSaints, dans Lanaudière.

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