Le Journal de Quebec

DES SEAHAWKS RECONSTRUI­TS

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Le mot reconstruc­tion fait frémir bien des dirigeants lorsque vient le temps d’admettre aux partisans qu’une équipe prend le virage jeunesse. Chez les Seahawks, l’entraîneur-chef, Pete Carroll, et le directeur général, John Schneider, ont évoqué l’importance de rééquiper les troupes plutôt que de reconstrui­re.

À première vue, en constatant que seulement six partants de la dernière cuvée du Super Bowl il y a à peine quatre ans revenaient à bord à Seattle, les bonnes paroles des deux hommes de football semblaient risibles.

Difficile d’inspirer confiance quand l’équipe qui a suscité tant de passion dans ce marché semblait en reconstruc­tion du solage jusqu’aux bardeaux du toit. Force est d’admettre que peu importe le terme utilisé, la transition s’avère infiniment plus efficace et rapide que prévu.

Les Seahawks ont remporté quatre de leurs cinq derniers matchs, n’échappant au passage qu’un duel âprement disputé face aux puissants Rams. D’ailleurs, les trois revers de la troupe de Pete Carroll ont été encaissés par des écarts de seulement trois, sept et deux points, si bien que leur différenti­el de points de +40 cette saison s’avère le septième meilleur à travers le circuit Goodell.

UNE RECETTE CONNUE

Dans les dernières années, les Seahawks ont misé sur le fait que leur attaque deviendrai­t celle de Russell Wilson, s’éloignant ainsi de leur identité physique, source de leurs succès répétés lors des saisons précédente­s.

L’équipe qui n’a misé sur aucun porteur de ballon qui a gagné 100 verges au sol dans un match la saison dernière a vu Chris Carson, un choix de septième ronde en 2017, réussir le coup dans trois de ses quatre derniers matchs. À leurs cinq dernières parties, les Seahawks ont gagné en moyenne 158,5 verges au sol.

Ce n’est certaineme­nt plus aussi intimidant qu’avec le Marshawn Lynch des beaux jours, mais la formule enlève une tonne de pression des épaules de Russell Wilson, qui n’a pas eu à décocher plus de 26 passes dans un match depuis la semaine 2.

Défensivem­ent, l’identité des Seahawks a aussi changé, mais les résultats sont drôlement encouragea­nts.

Malgré les départs fracassant­s de Richard Sherman et Kam Chancellor, sans compter les guerres intestines avec Earl Thomas et la blessure qui s’en est suivi, la tertiaire remodelée répond de brillante façon en logeant au quatrième rang contre la passe.

Comme ils savent si bien le faire, les Seahawks ont déniché quelques perles au repêchage. L’an dernier, le demi de coin Shaquill Griffin, choisi en troisième ronde, a fait son chemin. Cette saison, c’est une sélection de cinquième tour, Tre Flowers, qui cadre parfaiteme­nt dans le moule.

Le secondeur intérieur Bobby Wagner, qui n’a pas toujours obtenu le mérite qui lui revenait dans les belles années défensives des Seahawks, est le pilier de l’unité.

LE PLUS DUR EST À VENIR

J’avais prédit dans ces pages une saison longue et ardue aux Seahwks, qui sont en bonne voie de me faire mentir. Cela dit, leurs étonnants succès doivent être accueillis avec un léger bémol. De leurs sept premiers adversaire­s, seuls les Rams présentaie­nt une fiche gagnante.

À compter de cette semaine, il sera plus facile de déterminer si les Seahawks sont bel et bien reconstrui­ts ou s’il faut ressortir le pic et la pelle. Devant eux se dressent les Chargers, Rams, Packers et Panthers, qui présentent une fiche globale de 19-6-1 avec des quarts-arrière capables de causer des ravages.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Russell Wilson est l’un des rares rescapés chez les Seahawks après une purge dans les deux dernières années pour relancer l’équipe sur de nouvelles bases.
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