Tirs groupés contre Maxime Bernier
Les Beaucerons prédisent une lutte serrée entre le député sortant et la nouvelle vedette des conservateurs
SAINT-ELZÉAR | Les Beaucerons ne se sont pas tous laissé impressionner par la démonstration de force des conservateurs, hier, et anticipent plutôt une lutte acharnée lors du prochain scrutin fédéral entre leur député sortant, Maxime Bernier, et son principal rival, un ancien producteur laitier.
Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Andrew Scheer, a réalisé un petit coup d’éclat lors de son passage dans la municipalité de Saint-elzéar en rassemblant une vingtaine de maires de la Beauce, dont celui de la plus grande ville de la région, et quelque 400 militants et sympathisants au dévoilement de leur candidat dans cette circonscription.
Les conservateurs ont choisi de jeter leur dévolu sur l’ancien président de la Fédération québécoise des municipalités et maire de Saint-elzéar pendant 19 ans Richard Lehoux, pour tenter de déloger Maxime Bernier, en poste depuis près de 13 ans, et de freiner l’élan du parti fédéral qu’il a fondé en septembre après avoir claqué la porte du PCC.
PAS CONVAINCUS
Pourtant, malgré la feuille de route de M. Lehoux et la grogne des agriculteurs contre Maxime Bernier, les électeurs rencontrés par Le Journal, au centre-ville de Saint-georges, n’étaient pas prêts à annoncer la défaite de leur député actuel.
« Je pense que son nom est encore bon, en général. C’est un bon type. Ce n’est pas un escroc, on le connaît et on connaît son père. Ce sont du bon monde », affirme Daniel, un résident de longue date. « Maxime va être dur à détrôner, ça, c’est définitif », prédisait pour sa part Gilles Breton.
À une cinquantaine de kilomètres au sud de Saint-elzéar, le nom de Richard Lehoux était même inconnu de certains résidents.
Plusieurs citoyens croient toutefois que la proposition de Maxime Bernier d’abolir la gestion de l’offre va lui nuire et conduira à une élection très serrée. Ses idées polarisantes et souvent controversées déplaisent aussi à certains électeurs. « À toutes les fois qu’on le voit à la télé, c’est pour des controverses, ce n’est pas pour des bons coups, ce n’est par pour des bonnes paroles », pense Paule Labbé.
« TRÈS LES GENS CLAIR DE ENTRE LA BEAUCE QUELQU’UN AURONT QUI UN EST CHOIX UN RASSEMBLEUR [...] ET QUELQU’UN QUI MET SES PROPRES AMBITIONS AVANT LE RESTE » — Andrew Scheer, chef du Parti conservateur du Canada
GESTION DE L’OFFRE
C’est d’ailleurs en partie pour dénoncer les positions de Bernier en agriculture que Richard Lehoux a dit s’être lancé. « C’est un important moteur économique. On est la deuxième région la plus importante du Québec au niveau de l’agriculture », a-t-il mentionné.
« Ils méritent qu’on les supporte, nos agriculteurs. C’est eux autres qui nous nourrissent », a plus tard renchéri Claude Morin. Le maire de Saint-georges a même révélé qu’il avait luimême songé à présenter sa candidature au PCC.
« Je pense qu’on est dû pour un changement », a ajouté l’élu, accusant Maxime Bernier de faire passer ses intérêts personnels avant ceux des Beaucerons.
« On veut faire partie du gouvernement. On pense que les chances de son parti de prendre le gouvernement aux prochaines élections sont à peu près nulles », a aussi justifié le maire.