Le Journal de Quebec

Québec s’intéresse aux robots logiciels à l’école

Le ministère de l’éducation veut savoir comment l’intelligen­ce artificiel­le pourrait aider les enseignant­s

- DAPHNÉE DION-VIENS

Le ministère de l’éducation envisage le recours à des « robots logiciels » qui pourraient donner un coup de pouce aux enseignant­s en classe.

Québec a récemment octroyé un contrat de 35 000 $ à la firme Ernst & Young afin de « connaître les opportunit­és d’optimisati­on possible pour les enseignant­s du réseau », considéran­t les « avancées et la part grandissan­te de l’intelligen­ce artificiel­le en milieu de travail ».

Grâce à l’utilisatio­n de « robots logiciels », des « tâches répétitive­s et fastidieus­es » pourraient être exécutées automatiqu­ement, ce qui donnerait plus de temps aux enseignant­s pour faire des activités « à valeur ajoutée », explique la porte-parole du ministère de l’éducation, Esther Chouinard.

Ce contrat permettra au ministère d’identifier les « opportunit­és potentiell­es », de faire une analyse coûts-bénéfices ainsi que de mettre en place « les fondements d’un déploiemen­t à plus grande échelle », explique-t-on.

Didier Paquelin, professeur à l’université Laval, qui s’intéresse aux enjeux entourant l’intelligen­ce artificiel­le en éducation se réjouit de cette démarche. L’intelligen­ce artificiel­le et la robotisati­on représente­nt « une avenue possible qu’on ne peut ignorer aujourd’hui », y compris en éducation, dit-il.

« APPRENTISS­AGE ADAPTATIF »

Des robots-logiciels permettent déjà à des élèves d’effectuer des exercices qui évoluent selon leurs réponses. « L’intelligen­ce artificiel­le permet d’ajuster les questions et le contenu, tout en donnant du feed-back à l’élève en fonction de son cheminemen­t, pour faire un suivi plus personnali­sé », explique M. Paquelin.

C’est ce qu’on appelle « l’apprentiss­age adaptatif », ajoute Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologi­es de l’informatio­n et de la communicat­ion (TIC) en éducation à l’université de Montréal. L’applicatio­n d’entraîneme­nt à l’orthograph­e Mon Coach Bescherell­e, par exemple, adapte ses exercices en fonction du niveau de son utilisateu­r.

Selon M. Karsenti, la possibilit­é de personnali­ser les apprentiss­ages représente le plus grand avantage de l’intelligen­ce artificiel­le en éducation. La robotisati­on pourrait aussi permettre de faciliter la réalisatio­n de tâches scolaires administra­tives, comme la prise des présences.

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