L’ayatollah Ali Khamenei s’en prend à Donald Trump
TÉHÉRAN | (AFP) À deux jours de l’entrée en vigueur de nouvelles sanctions américaines, le guide suprême d’iran Ali Khamenei a accusé hier le président Donald Trump d’avoir « discrédité » les États-unis qui, selon lui, seront les ultimes perdants de cette politique.
Six mois après avoir claqué la porte de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015, les États-unis ont confirmé qu’ils rétabliraient demain leurs sanctions les plus draconiennes contre Téhéran, visant le pétrole et les banques.
Adoptant une politique hostile envers l’iran depuis son accession au pouvoir, M. Trump avait fait imposer en août dernier une première série de sanctions économiques contre Téhéran.
L’union européenne, la France, le Royaume-uni, l’allemagne, signataires avec la Chine et la Russie de l’accord censé empêcher l’iran de se doter de la bombe atomique, ont dit regretter la décision américaine.
« Ce nouveau président américain [...] a discrédité ce qui restait du prestige des États-unis et de la démocratie », a dit l’ayatollah Khamenei sur Twitter. « Le pouvoir de contraindre des États-unis en utilisant leur puissance économique et militaire est également en déclin », a-t-il ajouté.
« FAIRE UN CHOIX »
Premier personnage de l’état iranien et ultime décideur dans les dossiers sensibles, l’ayatollah Khamenei a rejeté les sanctions américaines. « La dispute entre les ÉtatsUnis et l’iran dure depuis 40 ans, et les États-unis ont agi beaucoup contre nous », a-t-il souligné en dénonçant « une guerre militaire, économique et médiatique ».
Selon le guide iranien, « dans cette dispute, les perdants sont les États-unis et le vainqueur est la République islamique ».
Les États-unis sont l’ennemi juré de la République islamique d’iran et les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues depuis 1980.
Le président iranien Hassan Rohani, artisan de l’accord nucléaire, avait entamé un très timide rapprochement avec l’administration américaine de Barack Obama avec la signature du texte historique qui avait alors mis fin à des années d’isolement de l’iran.
Mais l’élection de M. Trump a changé la donne. « Le président Donald Trump réimpose les sanctions les plus dures jamais adoptées » pour faire plier l’iran, a annoncé vendredi la Maison-blanche. M. Trump a expliqué que « l’objectif est de forcer le régime [iranien] à faire un choix clair : soit abandonner son comportement destructeur soit continuer sur le chemin du désastre économique ».