VOTRE AUTO EST-ELLE À RISQUE?
Les vols de voitures en hausse Les pirates informatiques aux commandes Les modèles récents visés
Le nombre de vols de voitures au Québec a augmenté pour une première fois en 10 ans et est maintenant plus que jamais l’oeuvre de véritables pirates informatiques.
Adieu les cintres et les vitres cassées, les voleurs sont maintenant munis d’ordinateurs, de fausses clés à puce ou de brouilleur d’ondes pour s’emparer d’un véhicule. Des articles qu’il est possible de trouver sur internet ( voir enpage3).
« On s’aperçoit qu’il n’y a pas de dommages sur les véhicules que l’on retrouve. C’est donc évident que c’est avec l’aide de l’électronique qu’ils volent. Il n’y a plus de coupage de fils, plus de serrure endommagée », soutient Réal Berger, directeur du service d’enquêtes pour le Québec au Bureau d’assurance du Canada.
« CRÉÉ UN MONSTRE »
Les petits voyous qui volaient une voiture pour l’abandonner quelques kilomètres plus loin ont pratiquement tous été remplacés par des gens qui ont des « doctorats en vol » et qui travaillent pour des réseaux organisés, illustre Freddy Marcantonio, vice-président du développement des affaires chez Tag Repérage.
« En 2007, on a obligé les manufacturiers d’automobiles à installer un système antivol. Ç’a été très efficace. C’est très complexe de voler une voiture. Le seul problème, c’est que ç’a créé un monstre. Celui qui vole un véhicule aujourd’hui, c’est un expert », insiste M. Marcantonio.
Cette mesure du fédéral avait contribué à faire baisser considérablement le nombre de vols de voitures dans la province au cours des 10 dernières années, passant de 14 364 véhicules en 2007 à seulement 4441 en 2016, selon les chiffres compilés par le Groupement des assureurs automobiles (GAA), qui regroupe les réclamations faites aux assureurs du Québec.
Mais voilà que le bilan de 2017, sorti le mois dernier, montre pour une première fois une augmentation des réclamations pour le vol complet d’un véhicule de près de 24 % par rapport à l’année précédente.
DOUBLE DU PRIX
« C’est comme une folie de la part des constructeurs d’autos d’avoir éliminé la serrure physique sur les véhicules. Tout le monde s’est fait une illusion qu’une protection électronique pourrait être plus efficace qu’une protection mécanique et électronique ensemble. C’est une erreur », estime George Iny, de l’association pour la protection des automobilistes.
Le montant déboursé par les assureurs pour indemniser les conducteurs a aussi grimpé de 34 %. Cette augmentation peut s’expliquer en partie par le fait que les voitures les plus volées ont moins de trois ans d’âge. De plus, 17 des 25 modèles les plus volés sont des camions/ fourgonnettes.
Le coût moyen des réclamations s’établissait d’ailleurs à 19 513 $ l’an dernier contre 18 113 $ en 2016.
La majorité des véhicules volés au Québec sont exportés, notamment au Moyen-orient ou en Afrique, où ils peuvent valoir le double du prix affiché chez nous.