Aider la qualité de vie des gens en fauteuil roulant
L’organisme Mobilité Québec voit le jour
Deux victimes d’un grave accident à un très jeune âge viennent de créer l’organisme Mobilité Québec afin d’améliorer la qualité de vie des personnes en fauteuil roulant.
À peine sortie de l’adolescence, Jessica Picard a été retrouvée presque sans vie au bord d’un lac. Elle ignore encore aujourd’hui ce qui s’est produit le 25 juillet 2007. Personne n’a été témoin du drame. Heureusement, elle a survécu.
« Je courais vers l’eau pour me baigner. J’ai trébuché », explique la jeune femme. Lors de cette violente chute, elle se fracture la colonne cervicale et perd connaissance dans le lac. Une infirmière l’a réanimée sur les lieux. Sauvée in extremis, la réadaptation fut longue et difficile.
Comme il s’agit d’un accident de loisir, Jessica n’a reçu aucune indemnité. « Il faut que je m’en sorte financièrement », dit-elle.
DES BESOINS
Pour sa part, Vincent Tremblay a survécu à un accident de vélo le 19 juillet 2005 alors qu’il revenait d’un entraînement au nord de Québec.
L’adolescent alors âgé de 17 ans a percuté une automobile qui a fait un virage à droite devant lui. Le conducteur ne l’aurait pas vu. Contrairement à Jessica, la SAAQ paie pour ses différents besoins.
Avec Mobilité Québec, Vincent et Jessica poursuivent conjointement trois objectifs distincts. Ils veulent d’abord offrir des conférences positives sur la motivation, la résilience et la patience au quotidien. Leur équipe souhaite également installer progressivement des appareils d’entraînement adaptés dans des centres de conditionnement physique.
Enfin, ils visent à offrir en version mobile un répertoire des lieux accessibles et inaccessibles puisque les personnes à mobilité réduite se frappent encore souvent à des portes closes, des escaliers ou des cadres trop étroits.
Au total, au moins cinq « rescapés de la vie » comme Vincent et Jessica participent à ce projet commun. Chacun d’eux possède une histoire différente. Enfin, leur équipe peut compter sur l’aide d’un notaire et d’une comptable.
DES PROGRÈS
Selon Jessica, la Ville de Québec progresse bien en matière d’accessibilité. Par contre, il arrive que même les endroits « adaptés » présentent des défauts majeurs.
« On voit de l’amélioration, mais il y a des erreurs : le bouton du mauvais côté et la porte qui s’ouvre sur nous, la porte de toilette qui s’ouvre vers l’intérieur et qu’on ne peut pas fermer, ou un stationnement réservé juste devant une rampe qui devient impossible à monter avec la voiture garée devant. Et si je ressors et que quelqu’un a pris la place, je ne peux pas partir ! »
La disparition de la plupart des postes d’essence avec service crée également un véritable casse-tête pour plusieurs personnes en fauteuil roulant au moment de faire le plein.
« Je ne sais jamais où aller. Avec un répertoire, ça va aider », termine-t-elle.