Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Vivre l’humiliatio­n suprême

Je suis dans un état de colère et de détresse. Si mon instinct est bon, ma vie risque d’être écourtée. Je suis une femme de 40 ans qui ne fait pas son âge. J’aime le changement et la nouveauté, ce qui, je pense, m’empêche de vieillir. Depuis un an, j’avais un amant parfait. Malgré sa tendance à être « à voile et à vapeur », depuis qu’on était ensemble, je lui suffisais parce que je le comblais, selon ses dires.

Depuis une couple de mois, je me sentais plus fatiguée que d’habitude. Je lui en avais parlé et il n’a pas semblé s’en inquiéter outre mesure. Question de me rassurer comme me l’a suggéré une de mes amies, j’ai pris un rendez-vous médical dans une clinique spécialisé­e dans les maladies transmissi­bles sexuelleme­nt, et j’ai reçu une brique sur la tête il y a deux semaines : je suis infectée par le VIH-SIDA.

Vous ne pouvez pas savoir ce que ça m’a fait. C’était comme si le ciel m’était tombé sur la tête. Je n’en croyais pas mes oreilles. À tel point que je ne me rappelle même plus la moitié des conseils que le médecin m’a donnés. Depuis cet affreux moment, je suis comme dans un état second. Je n’arrive plus à me concentrer et je ne sais pas par quel bout prendre l’affaire.

Le pire c’est que lorsque j’en ai parlé avec mon amant, il a nié être celui qui m’a contaminée, et en plus de refuser de passer le test à son tour, il m’a fait savoir que c’était fini entre nous parce qu’il ne voulait pas être associé à une malade de mon espèce. Qu’est-ce que je fais avec ça Louise ? Je n’ose pas demander conseil à mes amies à qui j’ai caché la chose pour le moment. Je me sens comme une pestiférée dont la vie vient de se terminer. J’ai un prochain rendez-vous à la clinique la semaine prochaine, mais je ne sais pas si je vais trouver la force de m’y rendre. Et dire que le salaud qui m’a contaminée risque de poursuivre ses conquêtes pour en contaminer d’autres. Anonyme jusqu’à la fin de ses jours

Vous devez impérative­ment aller à ce rendez-vous médical. Il faut donc trouver la force de le faire, car c’est votre unique porte de sortie. D’ici là, mettez sur papier toutes les questions qui vous viennent en tête pour ne pas rester muette devant le médecin et ainsi maximiser cette rencontre. Rassurez-vous, avec la trithérapi­e, vos chances de survie sont décuplées de nos jours. Et voyez aussi avec le médecin de quelle façon vous y prendre pour dénoncer, ou à tout le moins obliger votre ex-partenaire à passer le test de dépistage. Il serait bon aussi de prendre conseil pour savoir si vous devez ou non, mettre vos proches au courant de votre état.

Comment disposer des cendres de mon mari ?

Mon conjoint est décédé il y a cinq ans de mort brutale. Vu ma peine à ce moment-là, j’avais décidé de rapporter l’urne contenant ses cendres à la maison. J’ai lentement fait mon deuil et depuis quelque temps je ressens le besoin de faire peau neuve et de me départir de liens qui m’empêchent d’avancer. Les cendres du père de mes enfants font partie de ce dont j’aimerais me départir, et j’ai pensé aller les disperser au bord du fleuve où il adorait flâner. Mes enfants me disent que c’est interdit. Pouvez-vous m’éclairer à ce sujet ? Veuve enfin en paix

La Loi sur les activités funéraires stipule à son article 71 chapitre IV sur la dispositio­n des cendres : « Nul ne peut disperser des cendres humaines à un endroit où elles pourraient constituer une nuisance ou d’une manière qui ne respecte pas la dignité de la personne décédée. » Votre intention me semble respecter la Loi.

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