Karen Khachanov, la sensation russe
PARIS | (AFP) Karen Khachanov a frappé fort à Paris. Le Russe a non seulement remporté, hier, à 22 ans, le premier Masters de sa carrière, mais il a également mis un terme à l’incroyable série de Novak Djokovic, que l’on pensait intouchable depuis cet été.
Il fallait bien que cela s’arrête un jour. Depuis sa dernière défaite, au début du mois d’août, face au Grec Tsitsipas à Toronto, Djokovic ne savait plus perdre.
Vingt-deux victoires d’affilée, un Grand Chelem et deux Masters enquillés et une finale à Paris. S’il a été tout près de céder face à Roger Federer, samedi, au bout d’une incroyable demi-finale de 3 h, il semblait, après s’en être sorti, capable de poursuivre sur sa lancée.
Mais son physique n’a pas tenu. Les premiers signes de fatigue sont apparus à la fin du premier set, hier, alors que Khachanov délivrait une partition impeccable. Brisé à 6-5, le Serbe n’a pas réussi à se reprendre. Et l’impression s’est amplifiée dès le début du deuxième set.
« Je n’ai pas eu ce petit “extra” dont j’avais besoin », a estimé le Serbe.
Le combat proposé par le surprenant membre premium de la nouvelle vague du tennis mondial était celui de trop. Le Serbe a bien tenté d’écourter l’échange, tentant de monter le plus souvent à la volée, mais rien n’y a fait...
Car, en face, le jeune Khachanov a joué sa carte à fond. Et a délivré une partie incroyable. Solide au service, au fond du court, à la volée, il est difficile de trouver un secteur défaillant au Russe sur ce match.
Avec le premier set en poche, un bris à 2-1 dans la deuxième manche lui a permis d’aller au bout. Paris n’a donc pas couronné le futur roi du tennis mondial.
KHACHANOV, FUTUR TOP 10 ?
Pour Khachanov, cette semaine restera à coup sûr un grand moment.
Il n’avait jusqu’ici qu’un top 10 sur son CV cette saison, il en a battu quatre (Zverev, Thiem, Isner, Djokovic) cette semaine à Paris. Parti au début de l’année aux alentours de la 50e place mondiale, arrivé 18e en début de semaine à Paris, il est assuré d’occuper le 11e rang dès aujourd’hui. Une progression assez fulgurante.
Depuis plusieurs mois, les signes avant-coureurs s’accumulaient. Seuls les meilleurs joueurs parvenaient à le battre. À Wimbledon, il s’était incliné contre Djokovic en huitièmes de finale. Cet été, il avait atteint pour la première fois les demi-finales d’un Masters 1000 à Toronto, battu par Rafael Nadal.
Soutenu à ses débuts par un oncle millionnaire, et qui était présent à Paris, Khachanov a signé sa plus belle saison avec 45 victoires pour 22 défaites, et trois titres à Marseille, Moscou et Paris.
Un parcours qui ressemble furieusement à un lancement pour la saison prochaine.
« La question n’est pas de savoir s’il va parvenir dans le top 10, mais quand ? » avait estimé Dominic Thiem après sa défaite en demi-finale. « Il a montré [...] pourquoi nous allons beaucoup le voir dans le futur », a renchéri Djokovic.