Loranger est de retour à l’hôtel de ville de L’ancienne-lorette
Le maire n’a plus l’intention de respecter la consigne du conseil municipal
Le maire de L’ancienne-lorette, Émile Loranger, a pris tout le monde par surprise, hier matin, en réintégrant son bureau à l’hôtel de ville, faisant fi de la volonté du conseil municipal.
À l’écart depuis des mois en raison d’une plainte de harcèlement psychologique qui le visait, le maire estime que le dossier est maintenant clos, et il a décidé de revenir travailler à temps plein, à la suite du règlement à l’amiable intervenu la semaine dernière entre la municipalité et son ancienne directrice de cabinet.
« On m’avait demandé de m’absenter jusqu’à ce qu’il y ait un règlement. Il y a eu un règlement, donc je reviens. C’est dans l’ordre normal des choses », a-t-il confié à TVA Nouvelles.
Le maire n’a donc pas l’intention de respecter la nouvelle consigne du conseil municipal qui lui a demandé de rester à la maison jusqu’à ce que la lumière soit faite sur ses agissements par la Commission municipale du Québec. Les élus lorettains, faut-il le rappeler, ont adopté une résolution mardi dernier pour demander une enquête au sujet du « comportement » du maire depuis 2016.
« Là, c’est assez. Je pense que le spectacle a assez duré. Je reprends mes fonctions », a martelé M. Loranger.
GROS MALAISE EN MATINÉE
Le retour impromptu de M. Loranger a suscité bien des réactions à L’ANcienne-lorette. À commencer par la mairesse suppléante, Sylvie Falardeau, étonnée de le voir débarquer ainsi.
« Ça a créé un malaise. Il m’avait dit qu’il allait revenir, mais je lui avais demandé de m’aviser 24 heures à l’avance pour que je puisse vider mon bureau. Je ne m’attendais pas à ce qu’il revienne [hier]. Je trouve ça un peu ordinaire. Par contre, il n’y a rien qui peut l’empêcher de reprendre ses fonctions dans la loi. Il peut rentrer quand il veut », a-t-elle rappelé.
LES GENS ONT « LE DROIT DE SAVOIR »
Visiblement fâché du retour du maire, son opposant de longue date au conseil, Gaétan Pageau, dit maintenant chercher une façon de contourner l’entente de confidentialité pour rendre publics les gestes reprochés par la plaignante. La population, insiste-t-il, a le « droit de savoir » ce qui s’est passé.
« C’est important que les gens sachent ce qu’on fait avec leurs taxes. L’entente n’est pas avec M. Loranger, elle est avec la Ville de L’ancienne-lorette. Si le conseil municipal et la plaignante sont d’accord, pourquoi ne rendrait-on pas ça public ? »
« Moi, ce qui m’inquiète le plus, c’est que M. Loranger dit qu’il ne changera pas son comportement. Le conseil municipal a justement demandé qu’une enquête soit faite sur son comportement », a-t-il déploré.