2 tentatives de sextorsion contre Clement
OTTAWA | Le député fédéral Tony Clement, chassé du Parti conservateur en raison d’allégations d’inconduites sexuelles, admet avoir été victime de tentative de sextorsion deux fois plutôt qu’une. Il aurait ainsi manqué à son devoir d’aviser chaque fois les autorités compétentes.
Dans un message adressé aux électeurs de sa circonscription, hier, M. Clement soutient aussi avoir eu des échanges inappropriés sur internet qui ont mené à des actes d’infidélité.
COTE DE SÉCURITÉ
Le premier épisode de sextorsion se serait produit l’été dernier. M. Clement dit avoir eu des échanges avec une femme qui s’est ensuite fait offrir de l’argent par un tiers parti en échange d’images compromettantes.
L’élu de 57 ans, marié et père de trois enfants, soutient avoir « immédiatement informé » la Police provinciale de l’ontario.
Or, tout porte à croire que M. Clement n’en a pas avisé le comité ultra-secret traitant de sécurité nationale et de renseignement sur lequel il siège, comme le requiert la loi.
En effet, pour conserver sa cote de sécurité Top Secret, M. Clement était dans l’obligation de rapporter sa mésaventure aux responsables du comité.
« C’est grave, croit l’expert en contre-espionnage Michel Juneau-katsuya. Si tu ne rapportes pas cela, tu viens de mettre le doigt dans l’engrenage. »
SCHEER SOUS LE CHOC
Ce n’est qu’après le deuxième épisode de sextorsion, survenu plus récemment, que Clement en a avisé le comité, puis la GRC.
Le poids lourd du parti a démissionné du caucus mercredi, à la demande du chef Andrew Scheer, dans la foulée de plusieurs allégations de nature sexuelle.
M. Scheer a soutenu, hier, qu’il ignorait l’existence du premier épisode de sextorsion. « Ç’a été un choc pour moi d’apprendre cela », a-t-il dit.
Le porte-parole du NPD en matière de sécurité publique, Matthew Dubé, souhaite que l’incident n’entache pas la réputation de ce nouveau comité mis en place pour surveiller les agences de renseignements canadiennes.