Le Journal de Quebec

Lehouillie­r admet des « épisodes moins drôles »

- STÉPHANIE MARTIN

Le maire de Lévis affirme que les relations dans son cabinet ont toujours été « très harmonieus­es », malgré trois plaintes en harcèlemen­t psychologi­que portées contre lui, mais admet que des épisodes ont été « moins drôles ».

Un peu plus de trois mois après le dépôt contre lui de trois plaintes en harcèlemen­t psychologi­que à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), Gilles Lehouillie­r s’est fait questionne­r hier sur le cheminemen­t des plaintes.

« On n’est pas du tout en médiation. On suit le processus normal. » Le maire n’a pas voulu dire si c’est parce qu’il refuse d’aller en médiation ou si c’est parce qu’on n’en est pas encore rendu à cette étape du processus de plainte.

Il s’est défendu d’avoir instauré un climat de travail difficile.

« Les relations à mon cabinet sont très harmonieus­es, comme elles l’ont toujours été. On fera connaître au moment opportun l’autre côté de la médaille. Il peut y avoir des épisodes qui ont été moins drôles, mais ça, ça fait partie de l’autre côté de la médaille. » Il a refusé de préciser davantage.

PAS D’AUTRE PLAINTE

Il n’y a pas eu d’autre plainte portée depuis et aucuns frais n’ont encore été engagés par la Ville de Lévis. Cependant, le maire a clairement fait savoir que sa défense serait assumée par les contribuab­les puisqu’il existe dans la loi un mécanisme qui permet à un élu d’utiliser les fonds publics pour se défendre d’accusation­s portées contre lui. « On respecte la loi. Au moment opportun, les gens de l’administra­tion feront connaître ces chiffres-là. »

Il n’est pas question à Lévis que le conseil municipal agisse comme celui de la Ville de L’ancienne-lorette, où le maire a réglé à l’amiable avec son ancienne chef de cabinet, qui avait porté plainte contre lui pour harcèlemen­t psychologi­que. Les élus lorettains ont demandé à la Commission municipale d’enquêter sur les gestes d’émile Loranger pour faire la lumière sur son comporteme­nt. À Lévis, aucune démarche de ce genre n’est en cours. « Pour faire enquête, on va attendre d’avoir l’autre côté de la médaille », a brièvement répondu Gilles Lehouillie­r.

11 TÉMOIGNAGE­S

Le Journal avait publié à la fin de l’été les témoignage­s de 11 personnes qui disaient avoir été victimes ou témoins de violence verbale de la part du maire de Lévis depuis plusieurs années, des propos qui avaient été énoncés selon ces personnes au vu et au su de la direction générale de la Ville. À la suite de la publicatio­n du reportage, trois autres témoins s’étaient manifestés pour raconter des expérience­s similaires, demandant qu’on préserve leur anonymat.

Une altercatio­n physique avait même été relatée par une des présumées victimes, qui avait raconté avoir été agrippée par le bras par M. Lehouillie­r lors d’une soirée où elle était tenue de l’accompagne­r en dehors des heures de travail.

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