Le Journal de Quebec

Nous sommes virés fous

- JONATHAN TRUDEAU e Blogueur au Journal

Je ne mets pas de pétrole dans mes céréales le matin. J’aime notre planète et je ne rêve pas de la charcuter en me foutant de ce que je laisserai derrière. Mais j’enrage quand je constate à quel point nous avons les deux pieds dans la même bottine lorsque vient le temps de parler de l’exploitati­on de nos ressources naturelles.

DÉCEPTION

Lors de la dernière campagne électorale, j’avais émis le souhait qu’un parti politique ose s’engager à exploiter de manière RESPONSABL­E nos ressources naturelles. Cela, dans le but d’affranchir le Québec de la maudite péréquatio­n et de créer de la richesse autrement que par l’augmentati­on de nos taxes et de nos impôts. Mes espoirs furent rapidement déçus. Mais ce n’est pas tout. Ma collègue Geneviève Lajoie nous apprenait hier que la gazière Questerre va s’adresser au gouverneme­nt pour faire invalider un règlement interdisan­t la fracturati­on hydrauliqu­e sur l’ensemble de son territoire. En clair, le gouverneme­nt vient menotter les compagnies qui détiennent des permis d’exploratio­n (les fameux « claims »).

Mais il y a un hic. En vendant ces permis, le gouverneme­nt venait implicitem­ent autoriser l’exploratio­n pour connaître ce qu’il y a dans notre sous-sol. La suite logique étant, évidemment, l’exploitati­on. Sinon, comment persuader une compagnie de faire des trous pour le plaisir de faire des trous?

PÉNALITÉS

C’est donc dire que le gouverneme­nt risque fort bien de devoir débourser des centaines de millions en pénalités et remboursem­ents. Uniquement pour Questerre, on parle d’investisse­ments de 160 millions pour lesquels on pourrait exiger un remboursem­ent du gouverneme­nt. Ajoutez à cela la volte-face Anticostie­nne qui nous aura coûté pas loin de 100 M$ en punitions et autres pertes.

Le constat est le suivant : non seulement on refuse de s’enrichir en exploitant nos ressources, mais on dépense des centaines de millions de dollars pour piler sur la peinture, conséquenc­e de nos bris de paroles.

Nous sommes virés fous.

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