Le Journal de Quebec

Trump accusé d’abus de pouvoir et d’avoir bafoué la démocratie

Polémique à la suite du départ d’un ministre et de la suspension d’un journalist­e

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WASHINGTON | (AFP) « Ligne rouge », « crise constituti­onnelle » : le président Donald Trump était accusé hier d’avoir bafoué deux principes fondamenta­ux de la démocratie américaine, l’indépendan­ce du judiciaire et la liberté de la presse.

La veille, il a limogé son ministre de la Justice, Jeff Sessions, faisant craindre une reprise en main de la très sensible enquête russe. Le soir, la Maison-blanche a retiré son accréditat­ion à un journalist­e de CNN.

« AU BORD DE LA CRISE »

Les États-unis sont « au bord de la crise constituti­onnelle », a dénoncé l’opposition démocrate, qui a repris le contrôle de la Chambre des représenta­nts lors des élections de mi-mandat mardi, et semble prête à la contre-offensive.

Fort de cette nouvelle majorité, les démocrates ont en effet brandi la menace d’une enquête parlementa­ire dès qu’ils prendront leur fonction, en janvier.

Il n’y a ni « crise constituti­onnelle » ni « crise politique », a rétorqué la conseillèr­e du président, Kellyanne Conway. La Maison-blanche n’a, selon elle, « jamais entravé » l’enquête sur les ingérences russes, dont un volet porte sur des soupçons de collusion entre Moscou et l’équipe du candidat Trump.

Le ministre de la Justice Jeff Sessions s’était récusé en 2017 dans cette enquête — en raison de contacts noués avec l’ambassadeu­r russe —, ce qui lui avait valu de tomber en disgrâce auprès du président.

Mercredi, il a présenté sa démission « à la demande » de Donald Trump, qui lui reprochait depuis des mois d’être un ministre « très faible », incapable de le protéger.

Le président, dont plusieurs anciens collaborat­eurs ont été inculpés dans l’enquête russe, dénonce une « chasse aux sorcières » et a régulièrem­ent souhaité la fin des investigat­ions du procureur spécial Robert Mueller.

L’ESCALADE CONTINUE

Mercredi soir, la Maison-blanche a suspendu l’accréditat­ion d’un journalist­e de CNN après un échange houleux avec Donald Trump. Jim Accosta avait refusé de rendre le micro à une employée de la Maison-blanche, la touchant légèrement.

La Maison-blanche a justifié cette suspension, non par les questions insistante­s de M. Acosta, mais par ce qu’elle a présenté comme un comporteme­nt déplacé envers la jeune stagiaire.

Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison-blanche, assure que le reporter a « placé ses mains » sur la jeune femme.

Les images montrent cependant clairement que c’est la stagiaire qui tente de s’emparer du micro et que Jim Acosta ne fait qu’essayer d’écarter son bras.

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PHOTO AFP De nombreux New-yorkais sont descendus dans la rue, hier soir, pour protester contre la présidence de Donald Trump.

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