Trop dangereux pour étreindre sa femme
El Chapo pourrait en profiter pour s’évader, dit le juge
NEW YORK | (AFP) Le narcotrafiquant mexicain Joaquin « El Chapo » Guzman ne pourra pas étreindre sa femme au tribunal mardi, comme il l’espérait : le juge a estimé que les risques qu’il puisse s’évader ou menacer des témoins étaient trop élevés.
Dans une décision publiée jeudi, le juge fédéral Brian Cogan a indiqué que s’il était « sensible » à la requête de l’accusé, les inquiétudes ayant mené l’accusation à instaurer des conditions de détention très strictes pour « El Chapo » – qui s’est évadé deux fois de prisons mexicaines – « existaient toujours aujourd’hui ».
« Ceci est d’autant plus vrai à la veille du procès, à un moment où l’accusé mesure peut-être les conséquences potentielles auxquelles il devra faire face en cas de condamnation, et où sa volonté de s’évader ou de menacer des témoins pourrait être particulièrement forte, » a estimé le juge.
L’une de ses avocates a demandé mercredi au juge à ce que M. Guzman puisse « saluer brièvement » sa femme Emma Coronel, une ex-reine de beauté de 29 ans, juste avant le début des plaidoiries d’ouverture prévues mardi.
« Cela peut être une brève étreinte au tribunal devant tout le monde », avec « El Chapo » et sa femme « séparés par les barrières », « le tout ne durera pas plus de quelques secondes », avait fait valoir l’avocate.
STRICTE DÉTENTION
M. Guzman, 61 ans, est accusé d’avoir dirigé de 1989 à 2014 le puissant cartel de Sinaloa, dont les procureurs américains affirment qu’il a expédié aux États-unis plus de 154 tonnes de cocaïne, pour une valeur estimée à 14 milliards de dollars.
En raison de ses précédentes évasions, en 2001 et en 2015, particulièrement rocambolesques, il est depuis son extradition aux États-unis en janvier 2017 soumis à des conditions de détention très strictes.
Les seules personnes autorisées à lui rendre visite, à travers une vitre, ont été ses avocats et les enfants, des jumelles de sept ans, qu’il a eus avec Mme Coronel.