Le Journal de Quebec

Lapresse élimine 37 postes

Elle espère y arriver avec un programme de départ volontaire

- FRANCIS HALIN

La saignée se poursuit à La Presse où près d’une quarantain­e de postes réguliers seront abolis, a annoncé hier matin sa direction lors d’une assemblée du personnel, à Montréal.

« On parle d’à peu près 19 personnes dans la salle de rédaction, de 14 aux ventes et de quelques autres dans le reste de l’entreprise », a précisé son président Pierre-elliott Levasseur, qui a reçu Le Journal à ses bureaux après la rencontre.

ONDE DE CHOC

« C’est sûr que ç’a créé une onde de choc, mais en même temps, on convient que sur 500 personnes, 37 postes, ce n’est pas l’hécatombe », a dit la présidente du Syndicat des travailleu­rs de l’informatio­n de La Presse (STIP), Laura-julie Perreault, qui doit présenter le programme de départs volontaire­s négocié avec l’employeur à ses membres.

Au sortir de la réunion avec les patrons, hier, les visages étaient longs. Les employés étaient peu bavards. « On absorbe tout ça », a résumé le chroniqueu­r Yves Boisvert.

Ce n’est pas la première fois que le couperet tombe à La Presse. Plus de 49 postes ont été supprimés quand la fin de l’édition papier a été annoncée en juin 2017. En 2015, c’est plus de 158 emplois qui avaient été abolis en raison du virage numérique.

Aujourd’hui, plus de 220 journalist­es travaillen­t dans la salle de rédaction. Leur convention collective est échue depuis bientôt trois ans.

MAUVAIS RÉSULTATS

Hier, Pierre-elliott Levasseur a donné quelques éléments de réponse sur la santé financière de La Presse à ses employés.

Malgré une réduction de dépenses de 10 millions $, les pertes ont été plus importante­s l’an dernier, a-til précisé. Et en 2018, les revenus ont continué de chuter, a-t-il poursuivi.

Pour renverser la vapeur, Power Corporatio­n a transformé La Presse en organisme à but non lucratif (OBNL), en juillet dernier, et y a injecté 50 M$.

Aujourd’hui, La Presse espère aller chercher 3,5 millions $ du programme d’aide à la transforma­tion des médias du gouverneme­nt du Québec, ajoute M. Levasseur.

Pour ce qui est du fédéral, l’enveloppe se fait attendre. L’entreprise a fait du lobbying auprès du gouverneme­nt Trudeau, qui s’est montré « attentif », mais rien n’a encore bougé.

« Je ne vais pas persécuter quelqu’un avant de savoir s’ils vont faire quelque chose. Je vais attendre de voir », a laissé tomber le président de La Presse en cours d’entretien.

De son côté, le ministre du Patrimoine canadien et du Multicultu­ralisme, Pablo Rodriguez, a qualifié les suppressio­ns de postes à La Presse de « tristes » en mêlée de presse, jeudi.

« On travaille là-dessus. Je multiplie les rencontres avec les dirigeants d’entreprise­s médiatique­s, avec les syndicats, pour trouver des façons de travailler avec eux afin de leur venir en aide », a-t-il déclaré.

 ?? PHOTO AGENCE QMI, TOMA ICZKOVITS ?? Le président de La Presse, Pierre-elliott Levasseur, a dit hier que la taille de la rédaction du quotidien est à peu près la même qu’il y a dix ans. On le voit ici à ses bureaux de Montréal, hier.
PHOTO AGENCE QMI, TOMA ICZKOVITS Le président de La Presse, Pierre-elliott Levasseur, a dit hier que la taille de la rédaction du quotidien est à peu près la même qu’il y a dix ans. On le voit ici à ses bureaux de Montréal, hier.

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