Lapresse élimine 37 postes
Elle espère y arriver avec un programme de départ volontaire
La saignée se poursuit à La Presse où près d’une quarantaine de postes réguliers seront abolis, a annoncé hier matin sa direction lors d’une assemblée du personnel, à Montréal.
« On parle d’à peu près 19 personnes dans la salle de rédaction, de 14 aux ventes et de quelques autres dans le reste de l’entreprise », a précisé son président Pierre-elliott Levasseur, qui a reçu Le Journal à ses bureaux après la rencontre.
ONDE DE CHOC
« C’est sûr que ç’a créé une onde de choc, mais en même temps, on convient que sur 500 personnes, 37 postes, ce n’est pas l’hécatombe », a dit la présidente du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (STIP), Laura-julie Perreault, qui doit présenter le programme de départs volontaires négocié avec l’employeur à ses membres.
Au sortir de la réunion avec les patrons, hier, les visages étaient longs. Les employés étaient peu bavards. « On absorbe tout ça », a résumé le chroniqueur Yves Boisvert.
Ce n’est pas la première fois que le couperet tombe à La Presse. Plus de 49 postes ont été supprimés quand la fin de l’édition papier a été annoncée en juin 2017. En 2015, c’est plus de 158 emplois qui avaient été abolis en raison du virage numérique.
Aujourd’hui, plus de 220 journalistes travaillent dans la salle de rédaction. Leur convention collective est échue depuis bientôt trois ans.
MAUVAIS RÉSULTATS
Hier, Pierre-elliott Levasseur a donné quelques éléments de réponse sur la santé financière de La Presse à ses employés.
Malgré une réduction de dépenses de 10 millions $, les pertes ont été plus importantes l’an dernier, a-til précisé. Et en 2018, les revenus ont continué de chuter, a-t-il poursuivi.
Pour renverser la vapeur, Power Corporation a transformé La Presse en organisme à but non lucratif (OBNL), en juillet dernier, et y a injecté 50 M$.
Aujourd’hui, La Presse espère aller chercher 3,5 millions $ du programme d’aide à la transformation des médias du gouvernement du Québec, ajoute M. Levasseur.
Pour ce qui est du fédéral, l’enveloppe se fait attendre. L’entreprise a fait du lobbying auprès du gouvernement Trudeau, qui s’est montré « attentif », mais rien n’a encore bougé.
« Je ne vais pas persécuter quelqu’un avant de savoir s’ils vont faire quelque chose. Je vais attendre de voir », a laissé tomber le président de La Presse en cours d’entretien.
De son côté, le ministre du Patrimoine canadien et du Multiculturalisme, Pablo Rodriguez, a qualifié les suppressions de postes à La Presse de « tristes » en mêlée de presse, jeudi.
« On travaille là-dessus. Je multiplie les rencontres avec les dirigeants d’entreprises médiatiques, avec les syndicats, pour trouver des façons de travailler avec eux afin de leur venir en aide », a-t-il déclaré.