Déjà plus de la moitié des travaux effectués
Le prélèvement de l’ancienne fortification « avance bien », malgré le risque de gel
Les travaux de prélèvement des vestiges de l’ancienne fortification de Québec vont bon train : plus de la moitié de la tâche est déjà accomplie.
Sur la rue Sainte-ursule, les archéologues s’affairent, les deux pieds dans la boue, depuis plusieurs jours.
Après la découverte de l’ancien rempart palissadé de Beaucours, ils avaient dit que le temps pressait pour prélever chacune des pièces de bois très fragiles qui composent le vestige archéologique d’une valeur inestimable.
Hier, ils ont fait le point sur l’avancée des travaux, au parc du Cavalier-du-moulin, à un jet de pierre du chantier qui se déroule dans la cour d’une maison de la rue Sainte-ursule, qui a été démolie.
« Les travaux ont commencé le mercredi 7 novembre et se déroulent très bien. Ça avance rondement », a indiqué Isabelle Lemieux, directrice de l’archéologie du ministère de la Culture et des Communications.
« On est en train de prélever les traverses. On avance progressivement du sud vers le nord. Je dirais qu’on est rendu à un peu plus que la moitié », a révélé André Bergeron, restaurateur au Centre de conservation du Québec.
COURSE CONTRE LA MONTRE
Luttant contre la montre, les spécialistes tentent de réaliser la totalité du prélèvement avant le gel. En attendant, ils ont installé un abri chauffé minimalement — parce que trop de chaleur pourrait endommager le bois et favoriser la moisissure — pour protéger l’ancienne fortification des intempéries. Ainsi, la neige qui est annoncée dans les prochaines heures ne devrait pas être un souci.
Ils espèrent que le travail sera terminé au milieu de la semaine prochaine. « On va vite, mais prudemment », a résumé André Bergeron.
Malgré la difficulté de la tâche, les archéologues se disent chanceux d’avoir découvert ce trésor archéologique à l’automne, où les conditions sont les plus favorables à sa préservation.
« Les pièces de bois qu’on prélève sont très fragiles. On l’appelle du bois, mais un peu plus et ce serait presque du fromage cottage. Elles sont très dégradées. On ne peut pas les soulever simplement comme ça », a expliqué M. Bergeron.
Le simple fait de poser une toile protectrice sur certaines pièces a causé leur effritement. « En voulant les protéger, on les détruisait. On a changé nos techniques de recouvrement », a relaté l’archéologue Jean-yves Pintal, de la firme Ruralys.
Les archéologues et le Ministère utilisent donc une plateforme pour soulever les délicates pièces.
Elles sont ensuite sécurisées dans une boîte de transport et maintenues humides en tout temps à l’aide de serviettes de ratine recouvertes de plastique. Elles sont ensuite envoyées dans un centre de traitement où elles seront séchées pendant deux ans.
D’AUTRES DÉCOUVERTES
Les travaux archéologiques ont permis de faire d’autres découvertes intéressantes autour du site.
On a retrouvé des pieux de fondation, une balle de mousquet, de la faïence française. « La couche d’occupation française est très bien scellée. Il n’y a aucune intrusion. C’est parfait pour la datation », s’est réjoui M. Pintal.