Le Journal de Quebec

Déjà plus de la moitié des travaux effectués

Le prélèvemen­t de l’ancienne fortificat­ion « avance bien », malgré le risque de gel

- STÉPHANIE MARTIN

Les travaux de prélèvemen­t des vestiges de l’ancienne fortificat­ion de Québec vont bon train : plus de la moitié de la tâche est déjà accomplie.

Sur la rue Sainte-ursule, les archéologu­es s’affairent, les deux pieds dans la boue, depuis plusieurs jours.

Après la découverte de l’ancien rempart palissadé de Beaucours, ils avaient dit que le temps pressait pour prélever chacune des pièces de bois très fragiles qui composent le vestige archéologi­que d’une valeur inestimabl­e.

Hier, ils ont fait le point sur l’avancée des travaux, au parc du Cavalier-du-moulin, à un jet de pierre du chantier qui se déroule dans la cour d’une maison de la rue Sainte-ursule, qui a été démolie.

« Les travaux ont commencé le mercredi 7 novembre et se déroulent très bien. Ça avance rondement », a indiqué Isabelle Lemieux, directrice de l’archéologi­e du ministère de la Culture et des Communicat­ions.

« On est en train de prélever les traverses. On avance progressiv­ement du sud vers le nord. Je dirais qu’on est rendu à un peu plus que la moitié », a révélé André Bergeron, restaurate­ur au Centre de conservati­on du Québec.

COURSE CONTRE LA MONTRE

Luttant contre la montre, les spécialist­es tentent de réaliser la totalité du prélèvemen­t avant le gel. En attendant, ils ont installé un abri chauffé minimaleme­nt — parce que trop de chaleur pourrait endommager le bois et favoriser la moisissure — pour protéger l’ancienne fortificat­ion des intempérie­s. Ainsi, la neige qui est annoncée dans les prochaines heures ne devrait pas être un souci.

Ils espèrent que le travail sera terminé au milieu de la semaine prochaine. « On va vite, mais prudemment », a résumé André Bergeron.

Malgré la difficulté de la tâche, les archéologu­es se disent chanceux d’avoir découvert ce trésor archéologi­que à l’automne, où les conditions sont les plus favorables à sa préservati­on.

« Les pièces de bois qu’on prélève sont très fragiles. On l’appelle du bois, mais un peu plus et ce serait presque du fromage cottage. Elles sont très dégradées. On ne peut pas les soulever simplement comme ça », a expliqué M. Bergeron.

Le simple fait de poser une toile protectric­e sur certaines pièces a causé leur effritemen­t. « En voulant les protéger, on les détruisait. On a changé nos techniques de recouvreme­nt », a relaté l’archéologu­e Jean-yves Pintal, de la firme Ruralys.

Les archéologu­es et le Ministère utilisent donc une plateforme pour soulever les délicates pièces.

Elles sont ensuite sécurisées dans une boîte de transport et maintenues humides en tout temps à l’aide de serviettes de ratine recouverte­s de plastique. Elles sont ensuite envoyées dans un centre de traitement où elles seront séchées pendant deux ans.

D’AUTRES DÉCOUVERTE­S

Les travaux archéologi­ques ont permis de faire d’autres découverte­s intéressan­tes autour du site.

On a retrouvé des pieux de fondation, une balle de mousquet, de la faïence française. « La couche d’occupation française est très bien scellée. Il n’y a aucune intrusion. C’est parfait pour la datation », s’est réjoui M. Pintal.

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2. C’est un travail minutieux auquel s’attaquent les archéologu­es, qui doivent extraire de l’argile les délicates pièces de bois avant de les déposer sur des plate-
 ??  ?? formes et de les transporte­r dans un centre de traitement.3. Isabelle Lemieux, directrice de l’archéologi­e du ministère de la Culture et des Communicat­ions, André Bergeron, restaurate­ur au Centre de conservati­on du Québec, et Jean-yves Pintal, archéologu­e, ont fait le point sur l’avancée des travaux hier.
formes et de les transporte­r dans un centre de traitement.3. Isabelle Lemieux, directrice de l’archéologi­e du ministère de la Culture et des Communicat­ions, André Bergeron, restaurate­ur au Centre de conservati­on du Québec, et Jean-yves Pintal, archéologu­e, ont fait le point sur l’avancée des travaux hier.
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PHOTOS JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ET COURTOISIE MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICAT­IONS 1. Le chantier archéologi­que est recouvert par un abri qui protège les vestiges du gel.

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