Pierre Poilièvre se trompe au sujet du carbone
L’ÉNONCÉ
Le député conservateur fédéral Pierre Poilièvre monte souvent au créneau pour dénoncer que les grands pollueurs seront exclus de la tarification du carbone, alors que le contribuable ordinaire en subira toutes les foudres.
« Sous le plan libéral, la pollution n’est aucunement tarifée pour les grands pollueurs industriels, qui sont responsables de l’émission de plus de 50 000 tonnes de gaz à effet de serre [GES]. Toutefois, elle a un coût pour la grand-mère qui tente de chauffer sa maison lorsqu’il fait -30 degrés Celsius », a-t-il soutenu lundi.
LES FAITS
Contrairement à ce que M. Poilièvre prétend, les grands pollueurs font partie de l’équation du fédéral.
S’il est vrai que de grands émetteurs de GES pourront se procurer des combustibles servant à leur production sans débourser une taxe, comme du diesel ou du charbon, il est faux d’affirmer qu’ils ne paieront jamais.
Un décret publié par Ottawa spécifie clairement que ces entreprises « auront à payer un prix sur la pollution par le carbone […] qui excède la limite réglementaire ».
Ce système pollueur-payeur, qui doit entrer en vigueur en janvier, ne s’appliquera obligatoi- rement qu’aux entreprises qui émettent plus de 50 kilotonnes de carbone par année.
La limite à partir de laquelle leurs émissions seront taxées variera d’une entreprise à l’autre en fonction de la moyenne d’émissions du secteur d’activité dans lequel elle oeuvre.
Quant aux grands-mères, il est vrai qu’elles pourraient ressentir un effet dans leur portefeuille, comme pour tout Canadien vivant dans une province assujettie à la réglementation fédérale.
Dès avril, un coût de 20 $ la tonne s’appliquera à l’essence, au gaz naturel et au charbon, entre autres, taux qui augmentera de 10 $ par année pour atteindre 50 $ en 2022.