Le Journal de Quebec

Une mécène qui se prête au jeu !

Fondamenta­lement positive, débordante de dynamisme, pétillante, Annie Jane Boutin est de ces personnes qui se portent volontaire­s dès qu’on sollicite leur aide. Elle ne compte plus les engagement­s ponctuels dans des causes auxquelles elle est sensible.

-

Depuis trois ans, elle se prête au jeu du mécénat d’une façon toute particuliè­re : en foulant les planches du Grand Théâtre pour partager avec le public sa passion pour le théâtre et pour recueillir des sommes au profit du Trident, institutio­n phare de Québec.

LE PLAISIR AUTANT QUE LA CAUSE

En choisissan­t de s’engager à titre de Mécène du Trident, Annie Jane Boutin joint réellement l’utile à l’agréable. La raison à la passion. La responsabi­lité sociale au plaisir renouvelé de côtoyer des personnes d’exception. C’est d’ailleurs un de ces mécènes, le restaurate­ur Bruno Perrone, qui l’a convaincue de se prêter au jeu. « Je discutais avec lui et il m’a dit qu’il faisait du théâtre. Je trouvais que c’était intéressan­t, car j’en avais déjà fait. J’espérais m’y remettre un jour, se souvient-elle. Il m’a invitée à me joindre au groupe. Je manquais de temps. Il m’a répondu que lui aussi courait après son temps. Mais il en trouvait : il répétait ses textes en auto, avec ses enfants, dans la douche. » L’idée a fait son chemin. Elle s’est laissé convaincre. « Je me suis dit que je n’avais peut-être pas beaucoup de temps, mais qui en a ? Tout le monde court. Tout le monde est surchargé. Pour moi, c’était la meilleure façon de m’impliquer dans la communauté, dit-elle. Je cherchais une façon cool de faire ma part. Les Mécènes du Trident me l’offraient dans une formule idéale. »

LES MÉCÈNES DU TRIDENT : DE TOUS LES HORIZONS

Qui sont les Mécènes du Trident ? Une poignée de passionnés – une vingtaine – issus de tous les domaines : la restaurati­on, le notariat, le droit, le design, etc. Ils acceptent de livrer une performanc­e artistique et s’engagent à amasser des fonds pour le Trident en vendant des billets pour une soirée-bénéfice hors de l’ordinaire. En 2016, pour sa première prestation, Mme Boutin a tourné un court-métrage dans lequel elle interpréta­it une scène mémorable du film culte When Harry met Sally. L’an dernier, elle et ses comparses ont partagé avec la directrice artistique et auteure Anne-marie Olivier un moment marquant de leur vie. La dramaturge en a fait des bijoux qui ont été présentés au public à l’occasion de la soirée Cabaret Trésors. Cette année ? « Ce sera une prestation tout en jeu et en musique. Je n’en dis pas plus ! Chose certaine, ce sera, encore une fois, une belle occasion de sortir de ma zone de confort. »

UN EMPLOYEUR QUI VALORISE LE BÉNÉVOLAT

Lorsqu’elle est entrée en poste chez son employeur actuel, il y a deux ans, Mme Boutin espérait poursuivre son engagement aux Mécènes. Elle a été ravie d’apprendre que la firme de comptables valorise l’engagement bénévole. Le bonheur ! « Mes patrons encouragen­t vraiment leurs employés à s’impliquer dans la communauté, expliquet-elle. C’est une valeur importante à leurs yeux et elle se concrétise de plusieurs façons, qu’il s’agisse d’accorder du temps, de soutenir financière­ment les engagement­s des employés par l’achat de billets ou par l’octroi de commandite­s, ou encore de valoriser l’engagement d’un employé auprès de ses pairs. Plus encore, l’entreprise donne l’exemple : chaque associé s’investit auprès de la communauté. » Des conditions gagnantes qui sont nécessaire­s dans un monde où tout va toujours trop vite et où chaque minute est comptée.

DONNER DU TEMPS ET VIVRE UNE EXPÉRIENCE NOUVELLE

On dit souvent que le bénévolat rapporte beaucoup à ceux qui s’investisse­nt. Mme Boutin y croit fermement. « Nous prêter au jeu aux Mécènes nous sort de notre zone de confort et nous met en vedette. On a un plaisir fou, aussi. Mais beaucoup donnent et font dans l’ombre », souligne-t-elle. Elle mentionne entre autres ceux qui agissent comme entraîneur­s pour les équipes sportives du quartier ou qui participen­t à des activités organisées par l’école de leurs enfants. Ou encore les nombreux bénévoles qui contribuen­t au succès de plusieurs événements d’envergure. « Toutes les contributi­ons sont importante­s. La clé pour poursuivre, c’est aussi et surtout d’aimer ce qu’on fait. Je suis convaincue que chacun peut s’impliquer et y trouver du plaisir. Pour moi, ce plaisir, il se trouve entre autres dans le théâtre. » L’expérience qu’elle vit à titre de Mécène fait aussi en sorte qu’elle est meilleure dans les autres sphères de sa vie. « Dans le cadre de mon travail, mon rôle est d’aider les gens à bien se présenter et à rayonner davantage, dit-elle. En quelque sorte, mon rôle consiste à les placer à l’extérieur de leur zone de confort pour les mettre en lumière. C’est un peu ce que je vis avec les production­s que nous préparons aux Mécènes. Mes interventi­ons ont gagné en justesse et en pertinence. » « Avec cet engagement, j’ai également réalisé qu’il reste toujours du temps pour soutenir des causes qui nous tiennent à coeur », souligne cette profession­nelle dévouée, mère de deux enfants et conjointe d’un entreprene­ur du domaine événementi­el, dont les horaires sont souvent atypiques. « Plus on donne, plus on reçoit, plus on veut continuer. C’est contagieux. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada