Le Journal de Quebec

Des centaines d’opposants au troisième lien dans la rue

Les manifestan­ts croient qu’il est possible de faire reculer le gouverneme­nt

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Près d’un millier de personnes ont scandé leur opposition à la constructi­on d’un troisième lien dans la région de Québec lors d’une première manifestat­ion, hier, qui survient un peu plus d’un mois après l’élection d’un gouverneme­nt fermement en faveur de ce projet d’infrastruc­ture.

Les manifestan­ts se sont réunis au parc de la Francophon­ie pour réclamer la fin de ce projet au profit de nouveaux investisse­ments en transport collectif. « Ça ne prend pas une maternelle quatre ans pour comprendre que la solution, c’est le transport en commun », lisait-on par exemple sur la pancarte d’un manifestan­t.

« Aujourd’hui, c’est surtout la voix de la jeunesse qui parle, dans le sens où on voit notre avenir arriver et on voit aussi tous les rapports climatique­s qui sortent [...]. On se dit que c’est le moment, qu’il faut prendre des actions. C’est notre destin qui est en ce moment entre les mains du gouverneme­nt », a fait valoir l’une des organisatr­ices et étudiante au Cégep de Sainte-foy, Noémie Veilleux.

L’invitation provenait d’un regroupeme­nt d’associatio­ns étudiantes cégépienne­s. De nombreux étudiants, mais également des gens plus âgés et plusieurs familles, ont pris part à une marche dans une ambiance bon enfant.

« GASPILLAGE DE FONDS PUBLICS »

Les opposants au projet de troisième lien ont dit avoir espoir de faire reculer le gouverneme­nt caquiste bien que celui-ci a obtenu un appui fort de la population et qu’il a fait élire une majorité de députés dans la région de Québec. Ils promettent d’ailleurs de poursuivre leur mobilisati­on dans le cadre d’une « campagne d’informatio­n ».

Le député solidaire de Jean-lesage, Sol Zanetti, venu appuyer les étudiants à l’origine du mouvement, a dit ne pas croire en la capacité du gouverneme­nt de commencer la constructi­on de cette infrastruc­ture au cours d’un premier mandat.

« Ce qu’on a vu, c’est que le troisième lien pourrait ne pas commencer à se construire avant 10 ans. [...] Il faudrait réélire la CAQ deux fois majoritair­e pour que ce projet-là soit garanti de passer », a-t-il avancé, en citant une étude dévoilée à la mi-octobre par le maire Régis Labeaume.

Il s’agit pour M. Zanetti d’un enjeu « emblématiq­ue ». « Le projet de troisième lien à Québec, il ne faut pas qu’il passe. Ça coûterait cher, ce serait un gaspillage de fonds publics dont on n’a pas besoin », croit-il.

PAS UNE GUERRE CONTRE L’AUTO

Pour leur part, les jeunes organisate­urs se sont défendus de participer à une guerre contre l’automobile.

« On comprend qu’il y a des gens qui ont besoin d’une voiture pour aller travailler et pour se déplacer et on n’est pas en train de militer pour la destructio­n du réseau routier, a assuré Émile Gendreau-côté, étudiant au Cégep Garneau. Tout ce qu’on dit, c’est qu’il y a des gens qui ont la possibilit­é de prendre le transport en commun et que ce n’est pas quelque chose qu’ils font automatiqu­ement. »

 ?? PHOTOS PASCAL HUOT ?? De nombreux étudiants, mais aussi des personnes plus âgées et plusieurs familles, ont manifesté sur la colline Parlementa­ire, hier, pour faire part de leur opposition au projet de troisième lien.
PHOTOS PASCAL HUOT De nombreux étudiants, mais aussi des personnes plus âgées et plusieurs familles, ont manifesté sur la colline Parlementa­ire, hier, pour faire part de leur opposition au projet de troisième lien.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada