Des centaines d’opposants au troisième lien dans la rue
Les manifestants croient qu’il est possible de faire reculer le gouvernement
Près d’un millier de personnes ont scandé leur opposition à la construction d’un troisième lien dans la région de Québec lors d’une première manifestation, hier, qui survient un peu plus d’un mois après l’élection d’un gouvernement fermement en faveur de ce projet d’infrastructure.
Les manifestants se sont réunis au parc de la Francophonie pour réclamer la fin de ce projet au profit de nouveaux investissements en transport collectif. « Ça ne prend pas une maternelle quatre ans pour comprendre que la solution, c’est le transport en commun », lisait-on par exemple sur la pancarte d’un manifestant.
« Aujourd’hui, c’est surtout la voix de la jeunesse qui parle, dans le sens où on voit notre avenir arriver et on voit aussi tous les rapports climatiques qui sortent [...]. On se dit que c’est le moment, qu’il faut prendre des actions. C’est notre destin qui est en ce moment entre les mains du gouvernement », a fait valoir l’une des organisatrices et étudiante au Cégep de Sainte-foy, Noémie Veilleux.
L’invitation provenait d’un regroupement d’associations étudiantes cégépiennes. De nombreux étudiants, mais également des gens plus âgés et plusieurs familles, ont pris part à une marche dans une ambiance bon enfant.
« GASPILLAGE DE FONDS PUBLICS »
Les opposants au projet de troisième lien ont dit avoir espoir de faire reculer le gouvernement caquiste bien que celui-ci a obtenu un appui fort de la population et qu’il a fait élire une majorité de députés dans la région de Québec. Ils promettent d’ailleurs de poursuivre leur mobilisation dans le cadre d’une « campagne d’information ».
Le député solidaire de Jean-lesage, Sol Zanetti, venu appuyer les étudiants à l’origine du mouvement, a dit ne pas croire en la capacité du gouvernement de commencer la construction de cette infrastructure au cours d’un premier mandat.
« Ce qu’on a vu, c’est que le troisième lien pourrait ne pas commencer à se construire avant 10 ans. [...] Il faudrait réélire la CAQ deux fois majoritaire pour que ce projet-là soit garanti de passer », a-t-il avancé, en citant une étude dévoilée à la mi-octobre par le maire Régis Labeaume.
Il s’agit pour M. Zanetti d’un enjeu « emblématique ». « Le projet de troisième lien à Québec, il ne faut pas qu’il passe. Ça coûterait cher, ce serait un gaspillage de fonds publics dont on n’a pas besoin », croit-il.
PAS UNE GUERRE CONTRE L’AUTO
Pour leur part, les jeunes organisateurs se sont défendus de participer à une guerre contre l’automobile.
« On comprend qu’il y a des gens qui ont besoin d’une voiture pour aller travailler et pour se déplacer et on n’est pas en train de militer pour la destruction du réseau routier, a assuré Émile Gendreau-côté, étudiant au Cégep Garneau. Tout ce qu’on dit, c’est qu’il y a des gens qui ont la possibilité de prendre le transport en commun et que ce n’est pas quelque chose qu’ils font automatiquement. »