Claude Villeneuve
Ainsi, Tony Clement, l’un des meilleurs éléments du Parti conservateur, est tombé en disgrâce à cause de ce qu’on pensait initialement être une vidéo à caractère sexuel produite suivant un leurre.
Il s’est ensuite avéré que ce serait un comportement récurrent chez le député de Parry Sound–muskoka, que d’envoyer des images de son pénis à des personnes qui ne l’avaient pas sollicité.
AISANCE VIRTUELLE
Aussitôt, on se demande quelle mouche a piqué l’ancien ministre de Stephen Harper pour foutre sa vie en l’air dans une tentative de séduction plutôt balourde. On se rappelle qu’il suffit de voir ce que les gens publient sciemment sur les plateformes sociales pour constater que ce n’est pas tout le monde qui comprend le caractère potentiellement public de toute communication virtuelle.
Sauf que Tony Clement utilise Instagram avec la même aisance qu’un influenceur mode de 22 ans. Dans son cas, il ne s’agit clairement pas d’un manque de littératie technologique.
UNE PULSION
Quand on parle de comportements à caractère sexuel inappropriés, il est légitime et sain de rendre d’abord la parole aux personnes qui y ont été exposées.
Pourtant, de manière bien personnelle, quand on parle de gens qui envoient des photos de leur pénis à des femmes, c’est plutôt au taupin que j’aurais envie de demander : « Mais qu’estce qui se passe dans ta tête ? »
Les fameuses « dick picks », c’est un vrai phénomène. Toutes les jeunes femmes actives en ligne en reçoivent. Chez certains de leurs auteurs, ça semble venir du raisonnement idiot suivant : « J’aimerais avoir des photos de seins, alors les filles veulent certainement des photos de mon pénis. » Chez d’autres, ça doit relever de la pulsion. D’une volonté de perturber, de déranger, en imposant sa nudité à des personnes qui ne l’ont pas demandé.
Dans tous les cas, ce n’est pas vraiment différent de l’exhibitionniste qui se promène en imperméable dans un parc.
Ce n’est certainement pas comme ça que Tony Clement et ses congénères se perçoivent.