Le Journal de Quebec

Louise Deschâtele­ts

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Devrais-je aller vivre avec elle ou non?

J’ai fait la rencontre d’une jeune divorcée, mère d’une magnifique petite fille de deux ans et j’en suis tombé amoureux au point de songer sérieuseme­nt à vendre mon condo pour aller vivre avec elle. Mais la connaissan­ce maintenant un peu plus approfondi­e que j’ai d’elle, après quelques visites à son domicile, a soulevé en moi une crainte que je voudrais vous partager.

Je suis un célibatair­e de 30 ans très ordonné qui travaille aux heures normales et qui adore faire la cuisine. Elle travaille dans le domaine artistique, fait des heures irrégulièr­es et est très désordonné­e. À la lumière de cette brève descriptio­n, vous allez certaineme­nt déduire, comme moi, que les contraires s’attirent.

La première fois que je suis allé chez elle pour passer la nuit, j’ai remarqué, par exemple, que la vaisselle était empilée dans la cuisine, et qu’une montagne de linge sale trônait sur le couvercle de la laveuse. Mais je me suis dit que cela n’était pas grave, puisque j’aime faire le ménage et que je remettrais facilement de l’ordre dans cette maison.

Ma principale crainte vient de la découverte que j’ai faite, la semaine dernière, quand je gardais sa petite alors que mon amour travaillai­t jusqu’à tard dans la nuit. La petite voulant regarder une vidéo sur l’ordinateur de sa maman, nous sommes descendus au bureau de cette dernière.

Et c’est là que j’ai découvert une pile de factures dues, de près de 25 cm de hauteur ! Plusieurs enveloppes n’avaient même pas été décachetée­s. Une fois la petite endormie, je suis allé jeter un coup d’oeil d’un peu plus près sur la fameuse pile. J’en suis devenu blême. Les deux cartes de crédit de madame étaient non seulement plafonnées et en retard de paiement, mais on menaçait de saisir tous ses biens.

Évidemment, je lui ai demandé des explicatio­ns dès son retour. Elle m’a répondu qu’elle ne voulait pas m’en parler pour le moment puisqu’elle n’avait pas eu le temps de s’en occuper, mais qu’elle réglerait le tout dans un proche avenir. Quand je lui ai demandé si elle avait les fonds nécessaire­s pour payer le tout, elle m’a avoué que non, mais qu’elle trouverait bien un moyen de s’en sortir.

Sur ce, je lui ai dit que je ne comprenais pas qu’elle soit embourbée à ce point financière­ment, vu qu’elle avait un emploi payant et régulier. Elle a répliqué ne rien comprendre à l’argent et, en deux mots, m’a avoué faire des achats compulsifs quand elle voulait décompress­er du travail éreintant qu’elle faisait.

Je suis très inquiet de ça. J’ai toujours veillé à ce que mes finances soient saines et je ne veux pas me retrouver avec quelqu’un qui va nous mettre en faillite. Mais, en même temps, je ne veux pas la quitter parce que je l’aime. Pensez-vous que c’est une maladie qui se soigne ? Un amoureux ben embêté

Vous avez raison d’être embêté. On le serait à moins. Il est évident qu’une personne affectée par le syndrome de l’achat compulsif ait un problème de comporteme­nt qui nécessite une thérapie. Et il en existe qui peuvent être dispensées par des psychologu­es ou des psychothér­apeutes spécialisé­s en la matière.

Mais cela ne se fait pas du revers de la main, sans mettre en péril une relation de couple. Il faudrait d’abord que cette personne accepte sa condition et se soumette ensuite à la thérapie. Comme amorce à une relation de couple, c’est pour le moins périlleux.

Et la découverte des raisons plus ou moins consciente­s qui sous-tendent son problème va affecter cette personne en profondeur. Seriez-vous prêt à partager ce difficile passage avec elle ? Comme un couple, c’est autant une relation amoureuse qu’une relation financière, toutes deux basées sur une confiance mutuelle, je vous enjoindrai­s à y réfléchir à deux fois avant de vous engager sans qu’elle vous ait donné des preuves tangibles de sa volonté de changer.

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