Des concurrents croyaient que Québec allait repartir à zéro
Même si IBM était le seul soumissionnaire sur l’important projet de téléphonie du gouvernement provincial, Québec a tardé plusieurs mois avant de confirmer l’octroi du contrat.
Respectivement établies à 103,2 M$ et 11,5 M$, les deux soumissions en téléphonie QU’IBM a déposées au gouvernement ont été « à l’étude » pendant cinq mois avant la conclusion de l’entente. Le Centre des Services partagés du Québec (CSPQ) qualifie lui-même ce délai de « pas usuel ».
« Les soumissions ont été analysées pour déterminer leur conformité administrative et leur conformité technique par rapport aux exigences des appels d’offres. Ensuite [...], une étape de négociation a été entreprise avec le fournisseur », explique le directeur des communications du CSPQ, Christian Therrien, précisant que la période des vacances estivales a pu « occasionner un ralentissement des activités ».
MANQUE D’EXPERTISE ?
Dans l’industrie, on croit plutôt que ces délais ont été provoqués par des difficultés D’IBM de se qualifier aux critères de l’appel d’offres « beaucoup trop pointus » et « qui n’avaient aucun sens », selon nos informateurs. « IBM, ce n’est pas une compagnie en téléphonie, c’est ça qui est un peu aberrant », lance une source près du dossier.
Plusieurs compagnies croyaient même dur comme fer que Québec annulerait le contrat et reprendrait le tout à zéro. En fait, certains acteurs de l’industrie étaient tellement convaincus de l’incapacité D’IBM de répondre aux besoins de Québec qu’elles ont refusé de commenter l’affaire pour ne pas se « tirer dans le pied » en cas de reprise.
« C’est un peu délicat parce que ça va sûrement retourner en appel d’offres », nous ont indiqué au moins deux compagnies.
DÉSASTRE ÉVITÉ
Finalement, IBM et Québec en sont venus à une entente en septembre dernier, évitant du même coup un désastre, selon une autre source.
« Ce serait une tragédie qu’ils annulent l’appel d’offres. […] Pendant ce temps-là, ça fait des années qu’on attend ça pour “upgrader” les systèmes du gouvernement qui sont désuets, qui sont plus que dus pour être changés. Attendre de retourner encore en appel d’offres va amener des dépenses supplémentaires en entretien de ces systèmes-là », faisait remarquer ce haut placé d’une compagnie de télécommunications qui n’a pas soumissionné sur le contrat.
Le CSPQ a confirmé au Journal que le processus d’appels d’offres pour le projet de téléphonie IP avait coûté 850 000 $ à Québec.