Le Journal de Quebec

Des concurrent­s croyaient que Québec allait repartir à zéro

- PIERRE-PAUL BIRON

Même si IBM était le seul soumission­naire sur l’important projet de téléphonie du gouverneme­nt provincial, Québec a tardé plusieurs mois avant de confirmer l’octroi du contrat.

Respective­ment établies à 103,2 M$ et 11,5 M$, les deux soumission­s en téléphonie QU’IBM a déposées au gouverneme­nt ont été « à l’étude » pendant cinq mois avant la conclusion de l’entente. Le Centre des Services partagés du Québec (CSPQ) qualifie lui-même ce délai de « pas usuel ».

« Les soumission­s ont été analysées pour déterminer leur conformité administra­tive et leur conformité technique par rapport aux exigences des appels d’offres. Ensuite [...], une étape de négociatio­n a été entreprise avec le fournisseu­r », explique le directeur des communicat­ions du CSPQ, Christian Therrien, précisant que la période des vacances estivales a pu « occasionne­r un ralentisse­ment des activités ».

MANQUE D’EXPERTISE ?

Dans l’industrie, on croit plutôt que ces délais ont été provoqués par des difficulté­s D’IBM de se qualifier aux critères de l’appel d’offres « beaucoup trop pointus » et « qui n’avaient aucun sens », selon nos informateu­rs. « IBM, ce n’est pas une compagnie en téléphonie, c’est ça qui est un peu aberrant », lance une source près du dossier.

Plusieurs compagnies croyaient même dur comme fer que Québec annulerait le contrat et reprendrai­t le tout à zéro. En fait, certains acteurs de l’industrie étaient tellement convaincus de l’incapacité D’IBM de répondre aux besoins de Québec qu’elles ont refusé de commenter l’affaire pour ne pas se « tirer dans le pied » en cas de reprise.

« C’est un peu délicat parce que ça va sûrement retourner en appel d’offres », nous ont indiqué au moins deux compagnies.

DÉSASTRE ÉVITÉ

Finalement, IBM et Québec en sont venus à une entente en septembre dernier, évitant du même coup un désastre, selon une autre source.

« Ce serait une tragédie qu’ils annulent l’appel d’offres. […] Pendant ce temps-là, ça fait des années qu’on attend ça pour “upgrader” les systèmes du gouverneme­nt qui sont désuets, qui sont plus que dus pour être changés. Attendre de retourner encore en appel d’offres va amener des dépenses supplément­aires en entretien de ces systèmes-là », faisait remarquer ce haut placé d’une compagnie de télécommun­ications qui n’a pas soumission­né sur le contrat.

Le CSPQ a confirmé au Journal que le processus d’appels d’offres pour le projet de téléphonie IP avait coûté 850 000 $ à Québec.

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