Un sauveur est né !
La réputation de Dominic Champagne, notre génial créateur et homme de théâtre n’est plus à faire. Mais il faut croire que ses réussites artistiques reconnues aussi hors de nos frontières ne sont pas suffisantes pour assouvir les passions qui le dévorent.
Militant écologiste, il a trouvé sa cause. Or, peut-être court-il à sa perte lorsqu’on voit avec quelle irrationalité, inquiétante à bien des égards, il mène son combat.
Dominic Champagne n’annonce, comme tant d’autres avant lui, rien de moins que la fin du monde. « Nous sommes les contemporains de l’effondrement de la vie sur terre », répètet-il avec une gravité toute théâtrale, cela va de soi.
Samedi, j’étais l’invitée de l’émission de Radio-canada La soirée est
(encore) jeune. Dominic Champagne est venu en coup de vent porter son message. Avec colère, des arguments définitifs et un ton qui ne faisait place à aucune objection, il a réussi à plomber l’atmosphère de cette émission qui se veut humoristique.
Il affirme sans complexe être plus instruit sur le sujet que le premier ministre Legault. Il a vanté la mobilisation de plus de cent mille Québécois à sa cause, revendiquant ainsi une légitimité concurrentielle à celle du premier ministre élu très majoritairement, faut-il le rappeler.
INTOLÉRANCE
Cela devant un public composé d’écologistes convaincus. Mais de la diatribe qu’il a servie se dégageait l’intolérance. Dominic Champagne use de conjurations et d’exclusions : « La journaliste Nathalie Petrowski, il est temps qu’elle se taise. Quand on ne peut pas faire une réflexion articulée, on se tait. »
Si talentueux soit-il, Dominic Champagne, « indépendant de fortune », vient de découvrir la griserie toxique du pouvoir et s’y consacrera à temps plein. Il n’accepte, à l’évidence, ni la contradiction ni les nuances. Son pacte est sa bible et sa cause religieuse, donc sacrée. Avis aux dissidents, même sensibles, comme moi, aux problèmes environnementaux.