Une conversation à « bâtons rompus » avec Poutine
L’entretien a eu lieu en marge des commémorations du centenaire de l’armistice
PARIS | (AFP) Depuis des semaines, Donald Trump et Vladimir Poutine soufflaient le chaud et le froid sur une possible rencontre à Paris. Les deux hommes, qui ont engagé leur pays sur la voie de la confrontation, ont fini par se parler. « À bâtons rompus », mais pas en tête à tête.
Les rencontres entre les dirigeants américain et russe sont rares, dans un contexte de vives tensions, autour de l’enquête américaine sur les accusations d’ingérence de Moscou dans l’élection présidentielle de 2016, les sanctions économiques imposées à la Russie et des divergences persistantes sur les conflits en Syrie et en Ukraine.
Autour d’un menu à base de homard, volaille et pommes de terre, Vladimir Poutine et Donald Trump ont longuement discuté à l’élysée des sujets internationaux, en compagnie de leur hôte, le chef d’état français Emmanuel Macron et le secrétaire général de L’ONU, Antonio Guterres.
Une conversation « à bâtons rompus », selon la présidence française, lors du déjeuner en marge des commémorations de la fin de la Première Guerre mondiale.
Vladimir Poutine a même qualifié de « bonne » la qualité de la discussion avec son homologue américain, selon l’agence de presse russe Ria Novosti.
MOYEN-ORIENT ET CORÉES
Les deux dirigeants ont discuté, en anglais – Vladimir Poutine étant aidé de son interprète – de l’actualité internationale, notamment de la situation au MoyenOrient (Syrie, Iran et Arabie saoudite) – ainsi que de la Corée du Nord, selon la présidence française, qui a précisé que la chancelière allemande Angela Merkel avait aussi participé à l’échange à certains moments.
Un tel entretien, même s’il n’a rien à voir avec une rencontre bilatérale, n’avait rien d’évident.
« Nous n’avons rien de prévu », avait affirmé mercredi Donald Trump, inter- rogé sur une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine. Il contredisait ainsi une précédente déclaration du conseiller diplomatique du Kremlin, qui avait évoqué un « contact informel ».
Selon le président russe, les autorités françaises avaient demandé à ce que le programme de la commémoration ne soit pas parasité par une éventuelle rencontre bilatérale qui n’aurait pas manqué de faire couler beaucoup d’encre.
G20
« Nous nous sommes mis d’accord pour ne pas perturber ici le programme de travail de nos hôtes. Il n’y aura pas de rencontre organisée ici, à leur demande, mais elle aura peut-être lieu en marge du sommet du G20 ou plus tard », a déclaré hier Vladimir Poutine, peu avant le déjeuner.
Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, les deux hommes ont convenu de se rencontrer pour une discussion plus détaillée en marge du sommet du G20 prévu fin novembre en Argentine.