Le Journal de Quebec

Toujours aucun revenu avec les « vidanges »

Les municipali­tés du Bas-saint-laurent toujours incapables de faire du gaz naturel à partir des déchets RIVIÈRE-DU-LOUP | Des municipali­tés du Bas-saint-laurent croyaient faire de l’argent avec leurs déchets de table, mais deux ans après l’ouverture de l

- STÉPHANIE GENDRON

Quelque 28 M$, dont 15,5 M$ des gouverneme­nts, ont été investis pour construire l’usine de biométhani­sation de Rivièredu-loup. Celle-ci devait transforme­r les déchets de table en gaz naturel liquéfié. Depuis deux ans, l’usine perd 100 000 $ par mois parce qu’elle ne vend pas de GNL, n’étant pas capable de le produire.

Pour le moment, les déchets sont transformé­s en biogaz qui est ensuite brûlé.

Les contribuab­les et leur partenaire privé ont donc perdu environ 2 M$ depuis la mise en service de l’usine, à cause d’un déficit de 5 M$, plutôt que celui anticipé de 3 M$.

« Oui, il y a des jours où on est découragés et des jours où on est impatients. C’est un projet techniquem­ent très complexe », admet Éric Tremblay, président de Terix-envirogaz, le partenaire privé qui possède 20 % de l’usine.

Le problème sera réglé d’ici deux semaines, espèrent les administra­teurs. Par contre, il faudra 3 à 5 ans pour rattraper ce retard financier.

« On satisfait à 100 % les attentes des MRC clientes par rapport à l’aspect environnem­ental. Il y a un objectif économique qui reste à atteindre », dit Michel Lagacé, président de la SEMER, Société d’économie mixte d’énergie renouvelab­le et préfet de la MRC de Rivière-du-loup.

BRIS ET MALCHANCE

La pièce maîtresse du système qui permet le refroidiss­ement a brisé deux fois. L’entreprise qui l’a fournie l’a fait réparer sous garantie assez rapidement. Il n’y a donc pas matière à poursuite judiciaire, selon les administra­teurs.

Le retard est surtout attribuabl­e à une inondation dans une des cellules de déchets. Puis les tuyaux de captation du site d’enfouissem­ent de Rivière-du-loup se sont colmatés, peut-être en raison de l’inondation. Le système a été arrêté pendant plusieurs mois.

« Une usine, quand c’est arrêté, c’est comme une automobile, c’est dur à repartir », résume simplement Éric Tremblay.

Quelques problèmes mineurs se sont présentés dans les systèmes au fur et à mesure des tests effectués en raison d’un démarrage en série. Chaque fois, il a fallu recommence­r les étapes.

« Tout est du nouveau. C’est beau de mettre de la pression, mais il faut que tu laisses les gens travailler », ajoute la mairesse de Rivière-du-loup, Sylvie Vignet.

Les administra­teurs estiment que le gaz naturel liquéfié sera produit d’ici deux semaines et que cette fois-ci sera la bonne. On prévoit faire des bénéfices de 800 000 $ à partir de 2021-2022.

 ?? PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE STÉPHANIE GENDRON ?? Michel Lagacé, président de la SEMER, pose avec Sylvie Vignet, mairesse de la Ville de Rivière-du-loup, devant l’usine de biométhani­sation mise en exploitati­on en 2015.
PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE STÉPHANIE GENDRON Michel Lagacé, président de la SEMER, pose avec Sylvie Vignet, mairesse de la Ville de Rivière-du-loup, devant l’usine de biométhani­sation mise en exploitati­on en 2015.

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