Likhachev en pleine adaptation
Le jeune espoir russe apprend à la dure avec les Olympiques
Certains joueurs européens traversent l’atlantique afin de se familiariser avec le style de jeu nord-américain sans trop de problèmes. Pour d’autres, c’est plus compliqué.
Dans la deuxième catégorie, on peut compter le talentueux ailier russe des Olympiques de Gatineau Iaroslav Likhachev. L’attaquant de 17 ans s’est amené à Gatineau en début de saison avec de grandes attentes placées en lui. À la Coupe Hlinka-gretzky, en août, il avait fort bien fait avec l’équipe nationale russe, terminant au deuxième rang des pointeurs de sa formation, tout juste derrière Vasily Podkolzin, perçu à l’heure actuelle comme un potentiel choix du top 10, voire top 5, au prochain repêchage de la LNH à Vancouver en juin prochain. La liste préliminaire de la Centrale de recrutement de la LNH le classait comme un espoir de catégorie B (rondes 2 ou 3) tandis que le nom du Likhachev revenait même en première ronde sur certaines listes indépendantes.
Et disons qu’il n’a pas raté sa première impression.
À son premier match en carrière dans la LHJMQ, le Russe a fait flèche de tout bois, récoltant deux buts et deux passes dans une convaincante victoire de 10-4 contre les Foreurs de Val-d’or.
Depuis, toutefois, c’est un peu plus difficile. Il n’a en fait récolté que quatre points lors des 21 matchs, dont trois au cours de ses quatre dernières sorties.
ÉQUIPE JEUNE
Dans une équipe en transition et composée majoritairement de jeunes joueurs qui font partie des plans à long terme de l’organisation, Likhachev apprend les rudi- ments du hockey nord-américain à la dure, il faut l’admettre. Il faut aussi reconnaître qu’à l’heure actuelle, Likhachev est le quatrième plus jeune joueur admissible au prochain repêchage. Né le 2 septembre 2001, il n’était qu’à deux semaines de devoir patienter une année de plus avant d’obtenir son admissibilité.
L’entraîneur des Olympiques Éric Landry ne s’en fait d’ailleurs pas trop avec le début plus lent de son attaquant.
« C’est toujours plus facile quand tu as une équipe remplie de vétérans d’expérience d’amener des jeunes joueurs et de les encadrer. Iaroslav a d’excellentes habiletés et il voit très bien la glace, mais, en même temps, quand tu joues avec des plus jeunes joueurs, c’est plus difficile. On compte sur un premier trio de joueurs plus vieux, mais par la suite, ça s’effrite », explique-t-il.
ADAPTATION
Attaquant dynamique, le jeune russe a parfois tendance à trop se fier à ses habiletés individuelles, à tenter une manoeuvre de trop plutôt que de prendre un tir ou d’effectuer une passe.
Tout ça, ça vient avec l’apprentissage du style nord-américain, ajoute Landry. Et il en sait quelque chose, puisqu’il a joué pendant neuf saisons en Europe au cours de sa carrière de joueur.
« Pour moi, l’important est de voir nos jeunes joueurs évoluer de match en match. Dans le cas de Iaroslav, il commence à s’habituer à la rapidité du jeu nord-sud, contrairement au style est-ouest préconisé en Europe. Il se rend compte que le jeu est plus physique ici et, donc, que tu as moins d’espace sur la patinoire. Il doit encore éliminer certaines habitudes qu’il avait en Europe afin d’avoir un style plus nord-américain, plus efficace ici. »