Il retrouve celle qui lui a sauvé la vie
Une femme qui passait par là par hasard l’a sorti de son véhicule pour lui faire des manoeuvres de réanimation
Un an, presque jour pour jour, après avoir été sauvé d’un arrêt cardio-respiratoire par une pure inconnue, un résident de Québec a rencontré pour la première fois la femme qui lui a évité la mort.
« Enfin, je peux mettre un visage sur la personne », affirme Jean-yves Marcoux avec émotion, après avoir serré dans ses bras Patricia Poirier, à qui il doit la vie.
« Je ne suis pas émotif habituellement, mais là, c’est beaucoup », poursuit l’homme de 70 ans, les yeux dans l’eau.
L’histoire remonte au matin du 3 novembre 2017. Une journée ordinaire, où rien ne laissait croire que les destins de Patricia Poirier et de Jean-yves Mar- coux se croiseraient, dans le quartier Saint-sauveur.
« IL N’AVAIT PAS DE POULS »
Il était 9 h 30 lorsque M. Marcoux revenait du supermarché à bord de sa voiture. Avant de regagner sa résidence, il s’immobilise sur la rue Arago avant d’être foudroyé par un arrêt cardiaque.
Dans les secondes qui suivent, Mme Poirier s’y retrouve par hasard. Elle avait décidé d’aller saluer une amie, mais une rue barrée l’a forcée à emprunter un nouveau trajet, la menant directement à la voiture de M. Marcoux, immobilisée en plein milieu de la voie, le moteur toujours en marche.
« Il était au volant, inconscient, la bouche ouverte, le teint gris et il n’avait pas de pouls », raconte la femme de 34 ans, qui a rapidement sorti l’homme de sa voi- ture avant d’amorcer les manoeuvres de réanimation.
SUR PLACE EN TROIS MINUTES
De leur côté, les patrouilleurs du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) Luc Turcotte et François-xavier Bruneau, qui venaient à peine de commencer leur quart de travail, se rendent sur place en trois minutes, avant l’arrivée des ambulanciers.
« Ce sont ces trois minutes qui ont fait que M. Marcoux est encore en vie aujourd’hui », estime M. Turcotte. Marqué par les événements, le patrouilleur a même rappelé Mme Poirier dans les jours suivant l’intervention pour connaître l’état de santé du septuagénaire. « C’était la première fois que je faisais ça, c’est assez unique », précise-t-il.
Même si M. Marcoux n’a aucun souvenir des tragiques événements qui ont complètement changé le cours de sa vie, il s’est dit « très touché » par le dévouement de ceux qui lui ont porté secours.
« C’est tout un comité d’accueil. De voir que des gens ont pris soin de moi quand j’étais inconscient, ça fait chaud au coeur », remercie-t-il.
LA VIE AUTREMENT
Heureusement, le septuagénaire n’a conservé aucune séquelle de ses trois pontages d’urgence. Il admet toutefois qu’il voit la vie autrement depuis qu’il a frôlé la mort.
« J’ai réalisé que les relations humaines, c’est important. Je tiens ça de mon père, je ne laisse pas passer mes émotions. Mais, c’est bon de se parler, de se confier. Il ne faut pas négliger les gens qui nous entourent », conclut le septuagénaire.