Le Journal de Quebec

J’aimerais être Guy Laliberté

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Moi, j’aimerais être Guy Laliberté. Pour son fric ? Oui, bien sûr… Mais surtout pour son inébranlab­le confiance en lui.

Le gars ne doute jamais de lui.

AUCUNE HÉSITATION

Prenez le « Pacte de transition ».

Si des amis me demandaien­t de participer à un événement destiné à encourager la population à lutter contre les changement­s climatique­s, pas sûr que j’accepterai­s.

Je me dirais : « Qui suis-je pour me pointer là ? Ma femme et moi avons chacun une auto, habitons une maison avec une piscine, prenons l’avion trois fois par année. Je ne suis pas bien placé pour donner l’exemple à monsieur et madame Tout-le-monde… »

Bref, j’hésiterais, j’aurais des doutes, je me poserais des questions.

Pour, finalement, me garder une petite gêne et rester chez moi. Pas Guy Laliberté. Le gars est allé dans l’espace, il collection­ne les voitures de luxe, possède une île privée, a fait sa fortune en présentant des spectacles en plein désert, organise des partys orgiaques, se promène en jet, habite dans de véritables châteaux, fait venir des DJ, du vin et de la bouffe des quatre coins du monde…

Son empreinte écologique est plus grosse que celle de plusieurs pays d’afrique.

Pourtant, dès qu’il a eu vent du projet, le fondateur du Cirque du Soleil a levé sa main et a dit : « J’y serai ! Dites-moi où et quand, je vais me pointer ! »

Il n’a pas hésité une demisecond­e !

Vous imaginez le guts que ça prend ? L’audace, la confiance en soi ?

DU TOUPET

Au fil des ans, il m’est souvent arrivé de faire des repas d’affaires.

Manger avec un producteur, prendre un verre avec un patron du Journal…

Chaque fois, j’hésite à envoyer ma facture à mon comptable.

J’ai peur de passer pour un profiteur ou de me faire taper sur les doigts par le fisc.

Or, Guy Laliberté, lui, a essayé de faire passer son périple dans l’espace pour un voyage d’affaires !

« Mon trip lunaire a coûté 42 millions de dollars ? Tiens, fais passer ça pour une dépense d’entreprise ! Dis que j’en ai profité pour discuter d’un projet avec des petits bonshommes verts ! »

Ça prend-tu des couilles en or, ou quoi ?

Moi, il me semble que je me sentirais mal. Ou ridicule. Pas lui ! Aucun scrupule ! Allez, hop, envoie ma facture à Revenu Québec !

C’est ce qu’on appelle avoir de l’aplomb, du toupet.

Du front tout le tour de la tête.

QUEL CULOT !

Il y a quelques jours, on apprenait que le gouverneme­nt du Québec avait investi — en catimini — 640 000 $ dans le démarrage du dernier projet de Guy Laliberté, un « incubateur d’entreprise­s pour jeunes créatifs ».

Le célèbre entreprene­ur a investi cinq millions de dollars. Et Québec, 640 000 $.

Moi, si j’étais à la place de Laliberté, je me serais dit : « Je ne demanderai quand même pas à l’état de m’aider… Je suis milliardai­re ! Si je peux investir cinq millions, je peux investir cinq millions 640 mille ! » Eh bien, pas lui. Il a demandé l’aide de l’état. Là encore, quel culot ! Quel sang-froid ! Moi, c’est bien simple, je l’envie…

Voici un homme qui ne doute jamais de lui !

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