Gilles Lehouillier privilégie un tunnel à 4 milliards $
Le troisième lien n’est pas un projet anti-environnemental, jure le maire de Lévis
S’il n’en tenait qu’au maire de Lévis, le troisième lien entre Québec et Lévis serait un tunnel de 7,8 km qui coûterait 4 milliards $, soit exactement le mégaprojet étudié par le professeur Bruno Massicotte il y a deux ans.
C’est ce dont Gilles Lehouillier a convenu hier soir, lors d’un impromptu de presse tenu juste avant le début du conseil municipal. « Sur le plan personnel, ça veut dire comme maire de Lévis, je privilégie le tunnel. C’est ce qui ferait le moins de dommages au niveau du développement durable. Ce que Massicotte proposait, c’est mon option préférée », a-t-il fait savoir.
Est-il possible de vendre politiquement un projet de 4 milliards $ ? « Oui, tout à fait, a immédiatement répliqué le maire. Quand on est rendus avec un tramway [à Québec] qui va être dans ces eaux-là, je pense qu’on est capable aussi de se payer un troisième lien. De toute façon, l’engagement du gouvernement a été pris en connaissance de cause. L’étude de Massicotte était disponible. »
M. Lehouillier a par ailleurs insisté pour dire que « le projet de troisième lien n’est pas un projet anti-environnemental. L’idée est de boucler un réseau dans une région métropolitaine. [Le troisième lien] devra s’inscrire à l’intérieur d’une politique de développement durable. On ne fera pas ça de n’importe quelle façon ».
Selon l’étude de Bruno Massicotte, de l’école polytechnique de Montréal, il faudrait construire deux tunnels parallèles qui relieraient l’autoroute 40 sur la Rive-nord (à Beauport) à l’autoroute 20 sur la Rive-sud (à la hauteur de la route Lallemand) en passant par la pointe de l’île d’orléans.
COUR SUPRÊME
Dans un autre ordre d’idées, Lévis a décidé de s’adresser à la Cour suprême dans le dossier des activités de parachutisme – auxquelles elle s’oppose – à l’aérodrome de Pintendre. La ville a déjà essuyé deux revers judiciaires devant la Cour supérieure, puis devant la Cour d’appel. « On a décidé d’aller jusqu’au bout dans cette opération-là, a dit le maire. On veut que nos concitoyens aient une emprise sur leur développement. »
Si le plus haut tribunal au pays accepte d’entendre ce recours, le maire Lehouillier évalue qu’il en coûterait entre 30 000 $ et 40 000 $ à sa municipalité pour se défendre. Cette somme viendrait s’ajouter aux budgets déjà engagés dans cette saga juridique. Hier soir, Lévis n’était pas en mesure de communiquer les sommes précises.