Le Journal de Quebec

Où est Alain Bellemare ?

Le grand patron de Bombardier ne s’est toujours pas expliqué aux Québécois Le PDG de Bombardier, Alain Bellemare, n’a pas cru bon d’assister à la rencontre convoquée hier par le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, en réaction à la décision de l’en

- SYLVAIN LAROCQUE

« On a une immense compagnie à gérer, il ne pouvait pas être ici aujourd’hui », a déclaré Olivier Marcil, vice-président aux relations externes, qui a assisté à l’événement au nom de la multinatio­nale.

« Bombardier ne se cache pas », a-t-il insisté, en s’abstenant toutefois de dire ce qui occupait M. Bellemare hier.

Jusqu’ici, Alain Bellemare, qui a touché 14 M$ l’an dernier, n’a pas expliqué publiqueme­nt les licencieme­nts annoncés jeudi dernier. Il n’a abordé le sujet que brièvement lors d’une téléconfér­ence avec les analystes financiers, refusant toutes les entrevues avec les médias.

Cette controvers­e s’ajoute à la révé- lation d’un trou financier de plusieurs centaines de millions de dollars qui a fait chuter l’action de Bombardier, la semaine dernière, et à la polémique entourant les généreux bonis versés aux dirigeants de l’entreprise il y a un an et demi.

PEU SENSIBLE

M. Bellemare « a établi des objectifs, un plan de route, et il y est resté fidèle, ça a donné des résultats sur le plan financier, mais il a rarement montré une grande sensibilit­é », constate Mehran Ebrahimi, professeur de management à l’université du Québec à Montréal.

Malgré tout, M. Ebrahimi ne croit pas que le PDG se verra montrer la porte par l’entreprise. « De façon globale, il a livré la marchandis­e jusqu’ici », dit-il.

En point de presse hier, M. Fitzgibbon n’a pas voulu semoncer Alain Bellemare. Il a indiqué lui avoir parlé au téléphone au cours des derniers jours. « On s’est entendus pour se rencontrer prochainem­ent pour parler de l’industrie, pour éviter des surprises futures », a-t-il déclaré. Le ministre a confié que les dirigeants d’entreprise­s du secteur aéronautiq­ue ayant participé à la rencontre ont pris l’« engagement » de faire leur part pour donner du travail aux salariés de Bombardier qui seront licenciés.

« Je suis très confiant [...] qu’on va atténuer complèteme­nt l’impact des mises à pied », a-t-il soutenu.

Pierre Fitzgibbon a toutefois reconnu que, dans certains cas, « il risque d’y avoir des enjeux de formation ». Emploi Québec sera mis à contributi­on à cet égard.

DÉDRAMATIS­ER

M. Marcil a semblé vouloir dédramatis­er la vague de licencieme­nts, qui est pourtant la plus importante décrétée par Bombardier au Québec depuis au moins 20 ans.

« Il ne faut pas penser que ça va être un choc brutal où, demain matin, il y a 2500 personnes qui se retrouvent sur le trottoir. Ce n’est pas ce qui va se passer », a-t-il affirmé, en mentionnan­t que certains travailleu­rs touchés par les compressio­ns partiront à la retraite.

« M. BELLEMARE A UN AGENDA QUI EST TRÈS, TRÈS CHARGÉ. » – Olivier Marcil, vice-président aux relations externes, Bombardier

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE Le PDG de Bombardier, Alain Bellemare, photograph­ié ici à Mirabel, en septembre dernier, a touché 14 millions de dollars en 2017.

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