Le Journal de Quebec

Un million $ pour la retraite, vous n’irez pas bien loin

- Fabien Major Finances personnell­es

Longtemps, on a pu concevoir qu’un magot d’un million de dollars était suffisant pour vivre une retraite sans soucis financiers. Considéran­t votre coût de vie, l’âge de la retraite, les pensions accumulées, l’inflation et les faibles rendements des placements sécuritair­es, cette somme pourrait bien être insuffisan­te.

Sans un apport significat­if provenant des pensions gouverneme­ntales et des régimes privés, ce sera TRÈS difficile d’arriver avec seulement 1 million de dollars en économie.

Prenons le cas de Darren, 53 ans. Ce travailleu­r autonome de l’industrie du cinéma se fait rémunérer par l’entremise de sa PME. Il se verse essentiell­ement des revenus de dividendes. Il n’a donc pas cotisé à la RRQ ni à des REER.

Récemment, il est allé consulter son planificat­eur pour lui signifier que son état de santé le forcerait probableme­nt à prendre une retraite anticipée vers 57 ans. En entrant dans le cabinet, il était très confiant, car il possède pour 1 M$ de placements de sa compagnie. Ce qui, à son avis, serait bien suffisant pour assurer ses vieux jours. Erreur.

Les estimation­s sommaires démontrent que pour lui fournir 60 000 $ brut/an en valeur d’aujourd’hui pendant 30 ans, il lui faudra accumuler plus de 1,4 M$.

REER ET CELI TOUJOURS PERTINENTS

Son planificat­eur lui a expliqué que les revenus de ses investisse­ments (à risque modéré) sont fortement imposables annuelleme­nt. Puis, ils le sont encore une fois lorsqu’il se verse des dividendes. Le principe d’« intégratio­n fiscale au Canada » vise à ce que les rémunérati­ons de toutes sources soient imposées équitablem­ent dans les mains des citoyens. Il n’y a donc plus de grandes différence­s au net entre celui qui se verse des dividendes et celui qui reçoit un salaire. C’est encore plus vrai depuis la réforme Morneau de février 2018. Les propriétai­res d’entreprise qui accumulent des revenus de placement passif seront pénalisés fiscalemen­t dès que ceux-ci atteindron­t 50 000 $ annuelleme­nt.

Darren ne peut changer le passé. Mais pour les plus jeunes travailleu­rs autonomes et propriétai­res de PME, il est maintenant plus sage de se verser un salaire équivalent au MGA* (le maximum des gains admissible­s) établi par Retraite Québec, et la différence en dividendes. On peut ainsi cotiser à la RRQ et en recevoir à partir de 60 ans (max. 726 $/mois). À 65 ans, la rente maximale est de 1134 $.

Le salaire permet également de cotiser à des REER. La combinaiso­n des REER, CELI, dividendes d’entreprise, PSV du Canada et RRQ procure souplesse et sécurité partielle de revenus la vie durant. *55 900 $ en 2018

Fabien Major, MBA, Adm. A. est l’associé principal de Major Gestion Privée inc. succursale de Gestion de patrimoine Assante ltée à Outremont.

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