Le Journal de Quebec

Pas de spécialist­e en sécurité informatiq­ue chez Élections Québec

- NICOLAS LACHANCE

Les employés qui sont intervenus à la suite du piratage d’élections Québec n’étaient pas formés en matière de sécurité informatiq­ue, selon les informatio­ns obtenues par le Bureau d’enquête.

Au lendemain du déclenchem­ent des élections, un pirate a pris le contrôle d’un poste informatiq­ue d’élections Québec.

Au lieu de contacter les services policiers et d’inspecter l’ordinateur, le Centre de services informatiq­ues du Directeur général des élections (DGEQ) a formaté les données, effaçant les preuves et les traces du piratage.

Le rapport d’intrusion qui a été dressé après le piratage étale l’identité de tous les intervenan­ts qui ont géré la crise.

Du lot, aucune personne n’a de formation précise en sécurité informatiq­ue et le DGEQ est incapable de prouver l’existence d’une équipe spécialisé­e dans ce domaine, a appris le Bureau d’enquête.

Pourtant, ce dernier a en sa possession des données sensibles sur les Québécois pouvant voter. Un seul employé a une formation d’ingénieur informatiq­ue, alors que ses autres collègues sont spécialisé­s en administra­tion.

CONFIANCE DU DGEQ

Le Bureau d’enquête a pu vérifier les informatio­ns qui lui ont été transmises via le réseau social Linkedin. Cette plateforme permet aux profession­nels d’afficher leur curriculum vitae afin de dénicher des emplois ou pour faire la promotion de leur expérience de travail.

« Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous avons une pleine confiance en notre personnel et les mesures de sécurité en place », a soutenu Ahissia Ahua, porte-parole d’élections Québec. « En ce qui a trait à l’embauche de personnel, je ne peux pas faire plus de commentair­es. »

Le DGEQ, Pierre Reid, a de nouveau refusé de répondre aux questions à la suite de ces événements. Dans un communiqué vendredi dernier, il a voulu rassurer la population, soutenant que le réseau n’avait pas été infecté par le pirate informatiq­ue.

« Ça n’a pas de bon sens que le responsabl­e des élections et du bon fonctionne­ment de la démocratie n’ait rien de concret en sécurité », a affirmé l’expert en sécurité de l’informatio­n Patrick Mathieu. « Le problème, c’est le type de données qu’ils gèrent. À cause de ça, il devrait y avoir une équipe de sécurité. »

FAUX MESSAGES

Depuis les révélation­s de notre Bureau d’enquête, des milliers de citoyens ont reçu un faux message électroniq­ue d’élections Québec sur leur téléphone cellulaire. Le message texte remerciait les électeurs d’avoir voté et qu’une rémunérati­on leur était offerte de la part de la CAQ.

Il s’agissait d’une tentative d’hameçonnag­e. « Nous sommes au courant qu’il y a un faux message texte. Ce n’est pas lié à l’événement du 24 août dernier. Nous avons diffusé des messages sur notre site web et nos médias sociaux pour sensibilis­er les gens », a indiqué la porte-parole d’élections Québec.

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