Démolir Bombardier à tout prix ?
Je pose la question : qu’attendons-nous de la part de nos politiciens ? Qu’ils soient de bons gestionnaires, raisonnables et raisonnés, ou plutôt qu’ils soient simplement des catalyseurs de notre frustration collective ?
LE BON TON
Personnellement, j’ai fort apprécié la réaction du ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, à l’annonce de la suppression chez Bombardier de 2500 emplois au Québec. Dégainant plus vite que son ombre, le nouveau ministre a mis sur pied une cellule de crise pour préparer la suite des choses. Faire en sorte que les employés soient accompagnés et bien préparer l’après. À l’émission de Mario Dumont à LCN, un dirigeant syndical a même affirmé qu’en 28 ans de carrière, il n’avait jamais vu une réponse aussi rapide et aussi organisée de la part d’un gouvernement. C’est bon, non?
Malgré cela, bon nombre de commentateurs et analystes sont tombés à bras raccourcis sur le ministre. Ces derniers auraient souhaité qu’il déchire sa chemise sur la place publique. Qu’il varlope Bombardier sans détour pour son manque de délicatesse.
SHOW DE BOUCANE
OK. Cela aurait peut-être fait du bien aux contribuables tannés de garder Bombardier en vie. Mais au-delà de ça, qu’est-ce que ça aurait donné ? Rien. On me dit qu’en coulisses, le gouvernement ne la trouve vraiment pas drôle et qu’ils vont exiger que Bombardier change ses façons de faire, tout en exigeant davantage de garanties dans le futur. Ça me va.
Je ne ressens pas le besoin de voir nos dirigeants faire un show de boucane pour uniquement apaiser nos frustrations, tout en risquant de fragiliser le climat de travail et la confiance d’une industrie essentielle pour le Québec.
Je préfère éviter que nos cerveaux, ainsi insécurisés, soient tentés de quitter le Québec pour des cieux européens ou américains. La posture du gouvernement est la bonne. Démolir Bombardier à tout prix, ça pourrait nous coûter cher.