LES MOTS DITS
Où placer sa langue ?
« Dans une chronique, alors que vous parliez de la ligature [cet ensemble de lettres liées qui forme un caractère unique (oe, æ)], vous avez employé le mot câlin, se rappelle une lectrice, L. Ouellet. Question : on écrit câlin, mais on prononce calin, non ? » Il existe deux a. Le a antérieur qui se prononce en portant la langue vers l’avant (date, patte, chatte...) et le a postérieur qui, on le devine, se prononce la langue portée vers l’arrière (âne, pâte, âme...). Le a antérieur tend à prendre toute la place dans le monde francophone... sauf au Québec. Ce qui ne nous empêche pas, à l’occasion, de prononcer câlin en s’en remettant au a antérieur. Le a postérieur se pare couramment de l’accent circonflexe. Mais le a est aussi – généralement – postérieur quand il fait partie de la dernière syllabe d’un mot. Comme dans chat… ou Canada. Un a postérieur discret... Un soldat, pas un soldâât ; le Canada, pas le Canadââ ! jacques.lafontaine@quebecormedia.com